Du sur-mesure sous contraintes pour les terrasses de la Fondation Louis-Vuitton

Destinées à la circulation du public mais aussi d’engins de maintenance lourds, les terrasses du vaisseau de béton et de verre imaginé par l’architecte Frank Gehry ont été revêtues d’une dalle spécifique, hautement résistante et modulaire.

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Une des terrasses de la Fondation Louis Vuitton.

Niché au cœur du bois de Boulogne, cet espace culturel d’exception – dont l’aspect tient du navire ou de l’iceberg – compte quatre terrasses pour une superficie totale de 1 400 m2. Celles-ci seront notamment dévolues à la présentation au public d’œuvres monumentales. C’est également de là que s’effectueront les opérations d’entretien des douze voilures vitrées savamment déployées au-dessus du bâtiment en guise de verrière, grâce à des nacelles installées in situ de manière permanente. La terrasse centrale offre, par exemple, une superficie de 567 m2 ainsi qu’une zone de stationnement pour nacelle de 519 m2. Autant dire que cette contrainte a sensiblement influé sur la conception de leur revêtement. « Le dallage des terrasses devait conjuguer qualité esthétique et résistance mécanique, protéger et garantir l’accessibilité de l'étanchéité et permettre le passage de câbles d’alimentation électrique et signalétique », explique Anthony Borreman, directeur commercial France de Zoontjens, entreprise néerlandaise spécialisée dans la fabrication de dallages béton. Le dallage en pierre naturelle envisagé au départ pouvait difficilement répondre à ces exigences. Compte tenu des charges statiques et dynamiques exercées, le béton armé s’imposait, mais ne s’accordait pas au caractère d’excellence revendiqué par le projet.

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Une lame de pierre est collée sur un support en béton armé qui repose sur des plots répartiteurs. Une lame de pierre est collée sur un support en béton armé qui repose sur des plots répartiteurs.

Dalles composites

Inédite, la solution proposée par l’entreprise consiste en une lame de pierre de Rocherons collée sur un support en béton armé. Les dalles composites ainsi formées, dont l’épaisseur totale varie de 13 à 17 cm selon les terrasses, offrent une continuité visuelle avec les façades du bâtiment. De grand format (90 x 50 cm), elles ont été assemblées et pour la plupart découpées en usine selon un calepinage minutieux. Elles reposent sur des plots répartiteurs en polyéthylène DNS Heavy qui, pour supporter les contraintes de charges des engins de maintenance les plus lourds (évaluées à 20 kN sur chaque dalle), sont eux-mêmes surdimensionnés : 16 cm de diamètre contre 9,5 cm pour des plots classiques.

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Les nacelles d'entretien des verrières sont positionnées en permanence sur les terrasses. Les nacelles d'entretien des verrières sont positionnées en permanence sur les terrasses. (FABRICE BOISSIERE)

En outre, sur trois des terrasses où évolueront des engins à chenilles, des plaques de répartition viennent compléter le dispositif. « Au-delà de la question des charges, qui a nécessité de nombreux tests (résistance de l'assemblage pierre/béton et des plots), la question de l’étanchéité des terrasses était primordiale pour le maître d’ouvrage, soucieux de la sécurité des collections abritées, précise Anthony Borreman. Les plots reposent sur une membrane bicouche collée à chaud sur une isolation en Foamglass 3S et tout le système est démontable pour une inspection de l’étanchéité. » Au total, la mise en œuvre du dallage des terrasses aura duré huit mois. « Pour une terrasse parking, c’est plutôt 1 000 m2 par semaine…» L’excellence a ses exigences !

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