Les façades inchangées cachent un intérieur chamboulé. Avec ses teintes bleu et jaune ainsi que son soubassement recouvert de céramique, le style des années 1980 n’a pas trouvé grâce aux yeux de l’architecte : « Un bâtiment incongru », juge Denis Latour.
Végétaliser les entrées
A l’extérieur, l’intégration dans le tissu urbain a guidé le projet : un béton clair harmonise les façades, et côté boulevard, le nouveau bâtiment dédié à la restauration scolaire présente un parement de pierre, en écho aux échoppes voisines, mais aussi à toute la ville.
A l’intérieur, seuls quelques éléments ont survécu à l’évidement complet du bâtiment de 3 500 m2. Le renforcement de ce noyau assure la résistance de la structure. La transformation la plus spectaculaire se situe dans la nouvelle entrée, créée au rez-de-chaussée côté rue. A l’opposé, l’ancien espace d’accueil a conservé son escalier, toujours enveloppé dans la rotonde repeinte en gris, mais promise à un avenir vert : des plantes grimperont le long des câbles installés autour.
Par le nouvel accès, une pergola métallique bientôt végétalisée accueillera les élèves. Des casquettes et appuis de fenêtres en aluminium laqué signalent la modernisation. Le rez-de-chaussée distribue les cours de récréation — espace surélevé d’un mètre — et la restauration scolaire.
Compenser les plafonds bas
Les deux étages abritent les salles de classe de chaque école. Pour compenser la faible hauteur de plafonds — 2,50 m au lieu des 2,80 m habituels — les canalisations courent dans les cloisons le long des couloirs. Les luminaires plats limitent l’impact sur le volume des salles.
Installés sur les fenêtres et équipés de détecteurs de présence, des aérateurs à clapet acoustique Sonovent assurent le renouvellement de l’air. Les élèves de maternelle profiteront des allèges rabaissées pour voir la cour.
Atténuer les canicules
Pour végétaliser les espaces extérieurs, Denis Latour s’est associé à la paysagiste Agnès Brugeron dès la phase concours. A terme, les plantations couvriront 50 % et 40 % des deux cours dédiées aux écoles maternelle et primaire, avec des traitements variés : pavés enherbés, jardins et arbres installés au centre.
La maîtrise d’œuvre a également proposé de végétaliser le toit du préau. « Le toit végétal absorbera les chocs thermiques », annonce Denis Latour. Et pour atténuer les pics caniculaires, un revêtement en béton désactivé clair se substituera au traditionnel enrobé, sur les surfaces minéralisées.
Malgré quelques révisions à la baisse des ambitions vertes exprimées tardivement par la maîtrise d’ouvrage, la création d’un petit jardin fait écho au square qui se situe en face de l’école : l’intégration du bâtiment à la ville joue sur le vert autant que sur la pierre.