C'est un Jean-François Roverato confiant dans l'avenir de son groupe qui a présidé hier l'assemblée générale d'Eiffage. Le P-DG a notamment qualifié son carnet de commandes d' «exceptionnel». Un carnet dont il estime qu'il dépassera les 14 milliards d'euros, une fois pris en compte le projet de ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de Loire (Le Mans-Rennes) pour lequel Eiffage vient d'être confirmé comme attributaire. Jean-François Roverato estime que la mise en vigueur du contrat pourrait intervenir à l'été. Cette évaluation à 14 milliards est à rapprocher du chiffre d'affaires 2010 des filiales travaux du groupe qui s'établit à 11,3 milliards d'euros.
L'assemblée générale a également été l'occasion pour Pierre Berger, qui prendra ses fonctions de directeur général au 1 juillet prochain, de se livrer au petit jeu de la prospective. Questionné par un actionnaire sur les éventuelles conséquences de l'accident nucléaire de Fukushima sur la stratégie d'Eiffage, Pierre Berger n'a pas semblé inquiet. «D'une part, le renforcement probable des normes de sécurité nucléaire augmentera le volume des travaux en France» a-t-il indiqué, précisant qu'Eiffel, Forclum, Clemessy et Eiffage Travaux Publics travaillaient déjà à la maintenance des installations et participaient aux marchés de prolongation de durée de vie des centrales. «D'autre part, il faut s'attendre à une accélération du déploiement des énergies renouvelables» a-t-il estimé. «Dans le solaire mais surtout dans l'éolien, notamment l'éolien offshore». Eiffage Travaux Publics étudie de près la question avec l'appui des filiales espagnole (pour la fabrication de mâts d'éoliennes) et belge (pour la réalisation de plateformes maritimes). Et Pierre Berger de résumer : «en somme, des opportunités d'activité pourraient s'ouvrir pour le groupe à condition de savoir nous organiser pour les saisir».