Titulaires de permis de recherche exclusifs octroyés au début de l’été par le ministère de l’Ecologie, Fonroche, d’une part, et Electricité de Strasbourg (ES), d’autre part, se disputent les failles géothermales profondes de la capitale alsacienne.
Au sud, ES a identifié un site proche du Parc d’innovation. Il se donne dix mois pour compléter ses investigations, avant de boucler, à la fin 2014, un permis de forage. Aux 17 millions d’euros requis pour atteindre une profondeur proche de 2 000 m, s’ajouteraient quelque 12 à 25 millions d’euros pour la centrale, selon qu’il s’agisse de produire uniquement de la chaleur ou de combiner cette dernière avec la production électrique.
De son côté, Fonroche construira une centrale de cogénération à Hautepierre (à l’ouest de Strasbourg). Ce projet d’environ 40 millions d’euros bénéficiera d’un investissement industriel de 35 millions d’euros, pour la mise au point d’un engin de forage à faible impact acoustique. Deux autres sites, encore confidentiels, porteraient les investissements strasbourgeois de Fonroche à près de 120 millions d’euros dans les cinq ans à venir.
Projet remarquable
Cheville ouvrière du projet de Soultz-sous-Forêts qui a rodé la technique d’exploitation géothermale en bassin d’effondrement faillé, ES conduit le chantier Ecogi de Rittershoffen, pour alimenter en chaleur l’usine Roquette de Beinheim. La filiale d’EDF programme aussi une centrale géothermique de cogénération à Wissembourg, qui approvisionnerait en chaleur des serres maraîchères.