Equipement - Mi-sauvage, mi-urbain

Bien intégré au paysage, le centre de découverte Terre d'estuaire crée une nouvelle polarité dans la commune de Cordemais, près de Nantes.

 

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Situé dans l’axe de la cale du port, le hall d’entrée traversant se distingue par sa façade entièrement vitrée. De part et d’autre, le volume est quasiment opaque, protégé par une enveloppe composée de planches de peupliers fixées sur des panneaux de contreplaqué noir.

Dans un paysage de bout du monde où se rencontrent les eaux de la Loire et de l'océan Atlantique, le centre de découverte Terre d'estuaire situé à Cordemais, à l'ouest de Nantes (Loire-Atlantique), ressemble à un impressionnant décor de cinéma qui aurait été installé au milieu des marais et des prairies humides. De fait, l'architecte Bruno Mader fait commencer le parcours muséographique de manière spectaculaire, via la séquence d'approche d'un bâtiment sombre et mystérieux, presque inquiétant, avec son mirador qui évoque tout autant l'univers carcéral que ces petites cahutes pour chasseurs, perchées sur pilotis, qui constellent le territoire. « Le bâtiment parle de l'estuaire, et beaucoup d'éléments qui le composent s'y réfèrent : le bois avec lequel il est construit, sa forme, son aspect éphémère rappellent les constructions vernaculaires de type pontons, cabanes de pêcheurs, granges ou tours d'observation de la faune », explique-t-il.

Fixée sur une ossature en épicéa, l'enveloppe est constituée d'un assemblage de panneaux préfabriqués en contreplaqué noir (2,40 m de haut sur 1,20 m de large), avec isolant intégré. Elle est recouverte de planches de peuplier disposées en quinconce. Cette essence fait écho à l'environnement boisé, comme si le matériau avait été ramassé sur le site pour être cloué directement sur la structure. En réalité, le bois tendre de peuplier a été rétifié (chauffé à haute température), ce qui l'a durci et rendu à la fois imputrescible et résistant aux insectes comme aux champignons. Une précaution indispensable dans cet environnement marécageux. Au droit des ouvertures vitrées et des circulations, les panneaux posés à claire-voie forment des persiennes.

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Huit minutes en ballon. Quand on le découvre en empruntant la passerelle qui enjambe un bras mort de la Loire, le bâtiment très horizontal, juché sur pilotis à plus d'un mètre au-dessus du sol naturel (la zone est inondée plusieurs fois l'an), frappe par ses dimensions - plus de 100 mètres de long. Cet équipement public contribue à faire du port une centralité urbaine à Cordemais, commune qui en était dépourvue. Son voisinage avec le bar-PMU et les petites bâtisses historiques crée une atmosphère de village. Signe de cette intégration, le parvis d'accueil du musée est placé dans l'axe de la cale du port.

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Le hall d'entrée est au carrefour de plusieurs directions, dont une qui offre la possibilité… d'un voyage en ballon. Non pas de cinq semaines (comme chez Jules Verne, natif de Nantes et à qui cette attraction rend hommage), mais de huit minutes, dans une montgolfière prisonnière d'un étrange tube métallique formant une cage. Cet ouvrage hors maîtrise d'œuvre semble avoir été posé là comme une machine de foire, sans aucun vocabulaire commun avec le bâtiment. Les visiteurs installés dans la nacelle s'élèvent lentement jusqu'à 25 mètres d'altitude pour admirer le paysage.

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Après cette entrée en matière, le parcours - qui privilégie les dispositifs interactifs ainsi que la libre déambulation pour retranscrire le cours imprévisible de la Loire - se déploie dans trois salles d'exposition obscures, quasiment sans ouverture sur l'extérieur. Ces espaces sont reliés par des passerelles vitrées qui permettent de se ressourcer à la lumière naturelle, avant de replonger dans l'univers de l'estuaire.

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