ESPACES À VIVRE ET À PARCOURIR

2. CONCEPTION -

Accompagnant l'essor du réseau ferroviaire et le maillage des transports public, les nouvelles gares misent sur l'intermodalité, les services et la réduction de leur empreinte environnementale.

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Qu'elles soient situées sur le prolongement des lignes TGV vers Rennes (35) et Bordeaux (33), sur celle à grande vitesse vers l'Espagne ou au sein du Grand-Paris-Express, les nouvelles gares participent à la dynamisation des centres urbains et périurbains. De Lorient (56) à Montpellier (34), en passant par Nîmes (30), l'intermodalité figure au cœur des projets, tout l'enjeu étant d'organiser et de gérer au mieux les terminaux de transports classiques (gare routière, dépose-voitures, taxis…) en s'adaptant aux nouvelles formes de mobilités que sont l'auto ou le vélo-partage, voire les mono-roues, trottinettes, etc. À Bordeaux, cette prise en compte a débouché sur un concept de drive-in où un parking silo surplombe un nouveau hall voyageur ; et, à Rennes, sur un parc de 1 500 places dédié aux vélos.

Une autre piste consiste à ne plus raisonner en termes d'espaces dédiés - par exemple aux cars ou aux taxis -, mais à réfléchir à des systèmes de mutualisation qui s'appuient sur l'outil digital et permettent une gestion plus dynamique de l'espace. Désormais, les commerces se voient réserver une place grandissante. De nouveaux services apparaissent ainsi au sein de l'espace public : salons de coiffure, laboratoires d'analyses, espaces de co-working , etc. Si les commerces sont le plus souvent installés au sein de l'espace majeur de circulation du public pour bénéficier d'une meilleure visibilité, les services tels que les crèches sont positionnés un peu à l'écart, sur le périmètre de la gare.

Miser sur l'intelligibilité des espaces

De manière plus générale, c'est toute l'organisation des espaces qui s'articule autour des cheminements. Comme le rappelle Étienne Tricaud, président et fondateur du groupe Arep, « la vocation première de la gare est de permettre aux voyageurs de passer aisément d 'un transport à l'autre ». Pour cela, la réflexion porte à la fois sur l'individu et sur la foule. « S'il s'agit de veiller à ce que la circulation de la foule reste fluide aux heures de pointe, il faut également s'assurer que chaque personne, visiteur occasionnel ou habitué, trouve son chemin, même en présence d 'une foule importante », poursuit l'architecte et ingénieur.

L'accent est donc mis sur l'intelligibilité des espaces et la lisibilité des cheminements. Les projets privilégient notamment la transparence et la continuité des espaces extérieurs et intérieurs. En outre, « parce qu'une gare est une architecture que l 'on parcourt, et qui se doit d ' être accessible à tous, une attention particulière est aussi portée àla déclivité du site, aux rampes et aux pentes douces qui permettent d'éviter les seuils », note Raphaël Ricote, responsable de la cellule Concours et d'un studio Architecture & Urbanisme chez Arep. Partie intégrante de la conception, la question du confort passe par un travail sur l'enveloppe des bâtiments, les protections solaires passives, mais aussi les espaces d'attente - sous-espaces dans le grand espace de la gare - où l'on s'interroge sur l'éclairage, la nature de l'assise, les connexions…

Exigences de sécurité

Autre préoccupation majeure, la sécurité donne lieu à des études avec les forces de police et les préfectures. Certains sujets, comme la mise en place de systèmes de contrôle des voyageurs et des bagages à l'entrée des quais, ou la détection de comportements à risques à l'aide de caméras ne sont toutefois pas tranchés et aboutis. Pour cause de trafic intense, le choix des matériaux répond à des exigences élevées de durabilité et de maintenance. En outre, « il y a une notion de sobriété dans les matériaux qui entrent dans la composition de la gare. L'idée étant qu' ils résistent aux modes, aux temps et à l'usage », souligne Jacques Pajot, architecte associé de l'Atelier Novembre. La réflexion se poursuit également pour inscrire les nouveaux projets dans une démarche de développement durable qui tienne davantage compte de l'impact environnemental des matériaux, de leur traçabilité, et privilégie les ressources locales, à l'instar de la gare de Lorient, dont la spectaculaire charpente fait appel à de l'épicéa du Massif central, ou de la gare de Nîmes, qui utilise béton de terre, pierre calcaire et bambou.

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