Parce que, dit-il, il ne faut pas mélanger les genres, Hervé Nourissat a choisi de quitter la présidence de l'Afex sitôt élu à la tête du Conseil national de l'Ordre, et l'a déléguée au vice-président Jean-Paul Viguier. De création récente (1996), l'Association compte aujourd'hui 80 adhérents. Leur motivation commune : valoriser à l'étranger les capacités et l'expérience acquises sur le marché français.
La dynamique lancée par Hervé Nourissat commence à porter ses fruits. L'offre française est désormais mieux identifiée, grâce à la mise en place de groupes de compétences (habitat, loisirs, santé, communication, patrimoine, etc.). En même temps, les liens noués avec l'Actim et le CFCE ont sensibilisé les postes d'expansion économique français à l'étranger, notamment ceux de Chine et d'Asie du Sud-Est, aux spécificités des marchés de l'architecture. Mais, note Hervé Nourissat, rien ne remplace une présence forte sur le terrain. A preuve, l'expérience chinoise de sept agences d'échelle et de profils très différents qui se sont regroupées et relayées pour mieux prospecter à Shanghai. Elles ont obtenu des projets, et sont en train de créer sur place une structure qui pérennisera leur présence. Des démarches groupées de ce type se mettent en place dans d'autres pays, comme au Liban.
Mais la présence à l'étranger, c'est aussi une participation aux grands colloques ou expositions internationales. Or cela coûte cher et l'Afex vit pour l'instant de ses seules cotisations, 2 000 francs par adhérent, en attendant que la convention de partenariat signée avec la direction de l'architecture se concrétise par la subvention promise, qui se fait attendre.
Parrainage de jeunes architectes
Des divergences d'appréciation entre l'association et la tutelle seraient à l'origine de ces lenteurs. En particulier, la direction de l'architecture, qui a monté son propre groupe de réflexion sur l'export, regretterait l'aspect un peu « club » de l'association. A l'Afex, on fait remarquer qu'aucune demande d'adhésion n'a été jusqu'ici refusée, et qu'une démarche export suppose des arrières un tant soit peu solides. Cependant l'on y réfléchit à une sorte de parrainage pour les jeunes architectes qui leur permettrait de participer aux actions durant deux ans, charge à eux de transformer l'essai en décrochant des commandes.
C'est à cette formule, et à la modification des statuts qu'elle implique, que doit notamment travailler Jean-Paul Viguier d'ici l'assemblée du 9 octobre. Il entend aussi renforcer les réseaux de l'Afex, en ciblant non seulement le sud de l'Asie, mais aussi l'Amérique latine et, à nos portes, l'Allemagne et les pays de l'Est. Il s'agit de diffuser une information crédible et prospective en direction des membres, mais aussi des conseils régionaux de l'Ordre, et au-delà, de toute la profession.
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Jean-Paul Viguier entend cibler aussi l'Allemagne et les pays de l'Est.