Après le « Solo poético-humoristique » de la comédienne et metteur en scène Michèle Guigon, le 26 janvier, Gilles Granouillet se réappropriera les tréteaux de la maison de la culture de Firminy fin mars. Le metteur en scène dit « avoir plaisir à revenir dans ce lieu à l’atmosphère particulière », avec ses gradins plongeant qui rapprochent le public des spectateurs. Cette salle de 250 places est située au centre d’un bâtiment longiligne, construit en bordure d’une falaise, ancien front de taille d’une carrière. Centre de recréation du corps et de l’esprit de Firminy-Vert à l’origine, en 1955, l’édifice s’est glissé au fil de sa réalisation dans l’épure des nouvelles maisons de la culture créées en 1961 par André Malraux. A sa livraison en 1965, il comprenait un foyer des jeunes, une bibliothèque, des ateliers, des bureaux, une salle de danse, toujours en place. Malgré la perte de son statut par suite du désengagement de l’Etat en 1988, il reste un équipement culturel majeur de la ville, ouvert aux associations locales, même s’il demeure difficile de jouer de deux instruments de musique dans des pièces contiguës du fait de ses carences phoniques. Pendant les travaux de restauration, les répétitions continuent en fin d’après-midi. « On a réduit un peu la voilure, reconnaît le conservateur du patrimoine Yvan Mettaud, mais aucune association n’a été mise dehors. » Les interventions les plus lourdes sont planifiées pendant les vacances scolaires. L’accueil des touristes n’a pas été interrompu non plus. Fréquentée par plus de 30 000 personnes par an, la maison de la culture ne fait pas relâche. Les guides de l’office métropolitain de tourisme officient au milieu des échafaudages.
Concertation et restauration
L’étanchéité de la toiture a été renouvelée en priorité. « Il y avait urgence », remarque le maire, Marc Petit, qui se souvient des dizaines de seaux d’eau jonchant la salle de spectacle quand il pleuvait. La restauration des façades a été engagée en mai 2010. Après le nettoyage des bétons à eau sous pression, deux produits ont été pulvérisés : un hydrofuge et un inhibiteur de corrosion. L’examen des joints des volets de bois a révélé une « surprise » : une petite quantité d’amiante friable détectée dans le mastic. Après plusieurs analyses, il a été décidé d’encapsuler les joints et de les laisser en place avec l’accord de l’inspection du travail. Pour les vitres, l’une des particularités visuelles du bâtiment, la concertation avec la Direction régionale des affaires culturelles, la fondation Le Corbusier et le bureau de contrôle a débouché, après un an de mise au point, sur le remplacement du verre armé d’origine par un verre feuilleté extra-clair assemblé et mis en œuvre par le vitrier Espace Verre. Plus de 25 % des vitrages sont à remplacer. Dernier détail : les poignées de porte cassées, fabriquées en bakélite par Philips. Leur remplacement a donné lieu à une véritable traque. Leur production ayant été arrêtée, il a fallu trouver un produit de substitution. Contact a été pris avec le musée du peigne d’Oyonnax (Ain) qui a indiqué un artisan ingénieux : Patrice Pointet a opté pour une résine de polyuréthane. Moulées, les poignées sont finies à la main. Le moule est désormais propriété de la Ville.