Après sa levée de fonds de 38 millions de dollars en décembre 2018, Finalcad, start-up spécialisée à l’origine dans les levées de réserve sur les chantiers, diversifie son activité et adopte une nouvelle stratégie.
Cette dernière est portée par Franck Le Tendre, président-directeur général arrivé à la tête de la société en septembre 2019. Il était auparavant directeur général de Dropbox pour l’Europe. Une référence en adéquation avec les objectifs, puisque Finalcad veut « multiplier par dix son nombre d’utilisateurs actifs d’ici trois ans ».
Impossible toutefois de connaître le nombre d’inscrits aujourd’hui. « La seule chose que je peux indiquer c’est que notre outil est déployé sur 25 000 chantiers à travers le monde », indique Franck Le Tendre. Chaque opération peut compter entre 5 et 300 utilisateurs de la solution digitale.
Rendre l'appli interopérable
Comment faire accepter l’appli alors que tous les utilisateurs disposent sur leur smartphone ou leur tablette d’une foule d’outils digitaux, qu’ils soient dédiés à la construction ou non ? Par ailleurs, le BTP étant par nature un secteur très fragmenté, il est quasiment impossible d’imposer l’outil à tous les professionnels.
Pour s’affirmer, la société mise d’abord sur l’interopérabilité de son outil de suivi de chantier. Si l’appli était à l’origine destinée aux seules levées de réserves, elle permet depuis déjà plusieurs années de suivre les ouvrages linéaires également. Malgré tout, « l’outil était assez peu interopérable, nous allons donc le faire évoluer et publier nos API afin de permettre aux clients qui le souhaitent de le paramétrer suivant leur besoins.
Nouer des partenariats avec des acteurs clés
Toujours pour s’imposer, la marque prévoit de nouer des partenariats avec d’autres solutions afin de créer un véritable écosystème de solutions digitales dédiées à la construction. « Les systèmes d’informations des entreprises ne sont pas connectés aux levées de réserves, or le terrain réclame des outils plus ouverts », exprime Franck Le Tendre.
La société a donc passé un partenariat avec Salesforce en ce sens en début 2019 et travaille avec SnapActe pour greffer à Finalcad des services d’huissiers en ligne. « Dématérialisé le constat d’huissier réduit sensiblement les périodes d’arrêts de chantier en cas de litige pendant les travaux », souligne le nouveau président. D’autres accords devraient ainsi être annoncés dans les prochains mois. Ils pourraient concerner par exemple des sociétés d’intérim ou des services de signatures électroniques.
Contraintes logistiques du hors-site
Un autre développement qui concerne pour l’instant davantage Singapour, mais qui arrivera également en Europe, touche cette fois à la construction hors-site. « Toute la production se déroule en atelier sur des modules en 3D à livrer ensuite sur le chantier », rappelle Franck Le Tendre.
Pour assurer le suivi de livraison des modules, les clients demandent des évolutions d’ordre logistique. Il s’agit d’un virage majeur pour le secteur de la construction, auquel Finalcad veut s’adapter également.
Enfin pour accompagner son développement, la société membre du "Next 40", soit les 40 entreprises identifiées comme les plus prometteuses par le secrétaire d'Etat au numérique, Cédric O, prévoit une cinquantaine de recrutement pour 2020, avec des profils variés de spécialistes du développement logiciel, de la vente, du marketing et du service client.
