Rares sont les gestionnaires d’espaces verts urbains qui, aujourd’hui, ne se trouvent pas confrontés la problématique des économies d’eau. L’une des principales raisons à cela : les précipitations qui, dans de nombreuses régions, n’atteignent plus les niveaux qui étaient les leurs il y a seulement quelques années. Conséquences : les nappes phréatiques ne reconstituent pas totalement leurs réserves d’eau en automne et en hiver comme cela devrait normalement être le cas. Un état de fait qui prend une ampleur encore plus importante, dès le début de l’été, dans certaines villes touristiques qui voient leur population - et donc leurs besoins en eau domestique - grimper de façon vertigineuse et se trouvent, dès lors, dans l’obligation d’imposer des restrictions d’usage pour préserver leur « stock ». Enfin, arroser les espaces verts en été, c’est aussi la nécessité de disposer d’une main-d’œuvre suffisante ce qui, en période d’économies budgétaire n’est pas à négliger, même s’il n’est pas question de renoncer à arroser les plantes en bac et les arbustes nouvellement plantés. Quant aux ronds-points, aux bordures de trottoirs, aux abords routiers et aux espaces difficiles d’accès, ils peuvent généralement se passer d’arrosage.
Le gris aime le sec.
L’une des solutions pour ne pas consommer des quantités d’eau excessives passe par un choix végétal judicieux pouvant permettre, sinon de se libérer totalement des contraintes liées à l’arrosage, mais au moins de diminuer considérablement la facture tout en assurant un décor végétal de qualité. Si la débauche de fleurs n’est pas forcément au rendez-vous, certaines s’accommodent sans trop de problème des étés sans eau. Pêle-mêle, citons les potentilles, la ciste, le convolvulus… De même, n’hésitez pas à abuser des feuillages gris duveteux comme ceux des buddleias (‘Silver Anniversary’), des helichrysums, des dorycniums, des brachyglottis et autres perovskias, garantie d’une bonne résistance à la sécheresse. Leurs feuilles, de petites dimensions, transpirent moins que les plus grandes et s’adaptentpar conséquent mieux à l’absence d’arrosage comme les lavandes, les coprosma… Les graminées et leurs feuilles filiformes supportent également bien la sécheresse, plus particulièrement les pennisetums, P. setaceum, les champions de la sécheresse, les carex bronze, les stipas et Elymus arenarius.
Pensez « Midi » !
Les feuillages coriaces des lins de Nouvelle-Zélande, des cordylines, des astelias, des coprosmas et des libertias constituent une autre stratégie végétale pour résister à la sécheresse. De même, les feuilles épaisses des succulentes comme les sédums peuvent également prospérer en l’absence d’arrosage. L’origine des plantes est aussi un bon indice de leur tolérance au sec. Les végétaux méditerranéens, les fleurs de garrigue comme le thym, le romarin, l’origan et les lavandes redoutent davantage l’excès d’humidité que l’extrême sécheresse qui leur donne encore plus de parfum !
Un geste pour l’environnement.
Lorsque l’on décide de ne pas arroser tel ou tel massif, il est important de les valoriser auprès des citadins comme faisant partie d’une démarche « développement durable », de préservation de la ressource naturelle qu’est l’eau. Ainsi seront-ils plus indulgents sur l’esthétique de l’aménagement qui peut temporairement présenter un décor peu attrayant en cas de très fortes chaleurs. Il ne faut pas oublier que pour les végétaux, l’une des façons de résister à la chaleur, c’est de sacrifier leur feuillage, la transpiration étant alors réduite à néant. Les feuilles peuvent chuter ou sécher sur la plante comme un gazon qui n’est pas arrosé en été.
