GENIE CLIMATIQUE Recherche techniciens désespérément

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Les entreprises de génie climatique peinent à recruter, essentiellement des techniciens de maintenance. La plupart se tournent vers l'alternance pour intégrer des jeunes. Le secteur est en pleine reprise et offre des perspectives de carrière.

Encore prudentes sur leur activité travaux, les entreprises de génie climatique se développent grâce à la maintenance. « Nous n'avons pas connu de crise sur cette activité, affirme Philippe Vatus, président de la société CargoCaire comprenant 133 salariés. Les renouvellements de contrats se sont poursuivis ».

Entre 1991 et 1998, l'activité maintenance de cette entreprise a triplé. Pour faire face, elle a lancé le recrutement de cinq personnes sur des postes de techniciens de maintenance et de technico-commercial. Comme ses confrères, CargoCaire a du mal à pourvoir ces postes. « Pour les postes de techniciens, nous recherchons des débutants, idéalement titulaires d'un BTS ou au minimum d'un Bac Pro. Mais les candidats ne sont pas légion » explique-t-il. Cette pénurie traduit l'évolution de la profession depuis 1991 : réflexe de repli sans intégration de jeunes. Pourtant, nombre d'entreprises misent sur l'alternance pour intégrer des jeunes. « Nous avons actuellement trois jeunes de niveau bac pro en contrat d'apprentissage, indique Pascal Payet, P-DG de Climax, entreprise de trente-cinq salariés. En deux ans, ils peuvent s'adapter à la culture de notre entreprise, bien connaître nos marchés et nos clients ».

Pour Jean-Pierre Chambon, gérant de la société CITC, l'alternance reste la « meilleure alternative pour les métiers du bâtiment ». Sur un effectif de trente-cinq salariés, « 40 à 45 % du personnel de chantier est formé par l'alternance, souligne-t-il. Je les prends au niveau CAP, les forme pendant deux ans pour les emmener jusqu'au bac pro. Mais cette année, je n'ai pas réussi à trouver un jeune ! »

Recruter aujourd'hui pour anticiper les besoins

Les grandes entreprises du secteur peinent également à pourvoir leurs postes. « Nous avons des difficultés à trouver des jeunes, car ils ne sont pas assez nombreux à arriver sur le marché du travail. Quant aux confirmés, il y a encore peu de turn-over », explique Corinne Laudrain, responsable emploi-formation chez Elyo Ile-de-France.

Si tous les ans, une douzaine de jeunes sont intégrés par le biais de l'alternance dans cette entité, Corinne Laudrain insiste sur le fait « qu'il faut se donner les moyens pour les années à venir ». Ainsi, dans le cadre de leur politique de mutualisation, Elyo recrute de jeunes ingénieurs débutants. « Nous les faisons tourner pendant deux ans dans différents services afin qu'ils acquièrent une bonne connaissance de nos activités. A terme, ils occuperont des fonctions de chargé d'affaires, d'études ou de spécialistes » précise-t-elle.

«L'image du bâtiment est encore mauvaise»

Secteur technique par excellence, le génie climatique compte une main d'oeuvre de plus en plus qualifiée. Aussi, les entreprises se tournent majoritairement vers des bacs pro ou des BTS (voir ci-contre). Si les possibilités d'évolution existent, l'apprentissage du métier passe d'abord par le chantier. Jean-Louis Estève, président de Climat 92 (18 salariés), souligne qu'il est parfois « difficile de faire accepter à des jeunes titulaires d'un bac pro ou d'un BTS qu'ils vont faire du terrain ! ». Certains n'hésitent pas à affirmer que « si on les laisse sur le terrain, on les perd ». « Chez nous, explique Philippe Vatus, notre plus vieux chef de groupe a 35 ans ! Entré comme technicien de contrat, ce chef de groupe gère aujourd'hui un portefeuille de 12 à 13 millions ».

Autre évolution : prendre des responsabilités de chantier. « Nous avons intégré un jeune bac-pro monteur en chauffage. Nous l'avons formé pendant deux ans. Agé de trente ans, il va prendre prochainement la fonction de chef d'équipe », illustre Jean-Pierre Chambon.

Comment expliquer alors la désaffection des jeunes pour ce secteur ? « Les jeunes en cours de formation ou formés sont malheureusement plus attirés par l'industrie, où la taille des entreprises est plus sécurisante. Pourtant, les salaires d'embauche sont parfois supérieurs à ceux proposés dans l'industrie. L'image du bâtiment est encore mauvaise », déplore Jean-Louis Estève. Pour pallier cette méconnaissance de leurs métiers, les entreprises s'organisent pour se faire connaître. « Comme les jeunes ne viennent pas spontanément vers nous, nous essayons de participer aux journées portes ouvertes organisées par les établissements techniques », indique Corinne Laudrain. Un travail de sensibilisation où il reste beaucoup à faire.

PHOTO : Depuis 1991, le secteur du génie climatique s'est replié sur lui-même, en intégrant très peu de jeunes. Aujourd'hui, les entreprises ont besoin de recruter, mais les perspectives d'un secteur pourtant en plein développement ne suffisent pas à séduire les jeunes.

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