Gestion locative : La « réunion du mardi », baromètre social de la « Plaine du Lys »

« M. Martin, gardien, déplore les lenteurs de procédure pour porter plainte au commissariat », « Mme Durand signale la présence de squatters dans les caves de l'immeuble 280 », « M. Dupont demande l'enlèvement d'une épave abandonnée sur le parking de son immeuble »...

Chaque mardi, avec la précision du journal de bord d'un capitaine au long cours, le compte rendu de la réunion de quartier signale mille et un détails de la vie quotidienne de la « Plaine du Lys ». Plus de 10 000 personnes vivent ici dans 3 600 logements réhabilités dans le cadre de l'une des premières actions DSQ (développement social des quartiers) de Seine-et-Marne.

La cité, datant des années 60, en avait sérieusement besoin. Le grand coup de torchon entrepris en 1989 a eu pour double impact d'améliorer considérablement le cadre de vie des habitants du quartier en changeant sensiblement son image de marque. La « ZUP, grise et sans âme », a gagné le statut de « quartier » avec ses « résidences », ses « squares », ses « mails ». « Il suffit parfois de pas grand chose pour vous changer la vie », témoigne un habitant du quartier, « un interphone, un digicode et un ascenseur qui marche ». Il a connu les trois stades d'évolution du quartier : depuis les jardins ouvriers de son enfance, l'époque de la ZUP quand Dammarie-les-Lys jouait les villes champignons du sud de la Seine-et-Marne et décidait de doubler sa population. Et enfin, bien sûr, la réhabilitation. « C'est à cette période qu'est né le principe de la réunion du mardi », témoigne Edouard Misjewicz. Il s'agissait, à l'époque, de coordonner les efforts des différents intervenants du DSQ : la municipalité, les sociétés d'propriétaires du parc, les différents corps de métier, les associations de locataires, les partenaires sociaux. Et puis, même après la fin de la réhabilitation, le principe de cette discussion hebdomadaire a été conservé» , poursuit Edouard Misjewicz.

Au fil des années, elle est devenue une véritable institution. Une nécessité même. L'impression en tout cas que le dialogue peut tout résoudre.

Une «soupape» qui évite la cristallisation des problèmes

Et, de fait, la «réunion du mardi» aborde tous les sujets, tous les thèmes de la vie de quartier. Sans tabou et en temps réel. Elle fait office de soupape immédiate : disputes entre voisins, propos racistes, dégradations, tout est jeté sur la table, et les responsables s'efforcent de répondre immédiatement aux doléances. «De cette façon, témoigne Edouard Misjewicz, les problèmes n'ont pas le temps de se cristalliser et de provoquer du ras-le-bol. Les gens ont la sensation d'être entendus immédiatement et voient leur problème se solutionner rapidement.»

Un tel principe de démocratie directe, pour ne pas sombrer dans la routine, suppose un soutien humain réel. Il est évident qu'à Dammarie, c'est Edouard Misjewicz qui remplit ce rôle. La «Plaine du Lys» , c'est son village. Un monde qu'il arpente tous les jours, où il connaît presque chaque visage. Dans son langage courant, la «Plaine du Lys» est d'ailleurs devenue «la résidence» . Il y gère un budget de 300 000 francs pour les interventions immédiates ne pouvant attendre la prochaine réunion du conseil municipal. Un autre de ses secrets : l'intervention les yeux dans les yeux. «Il faut parler aux gens, aller les voir, leur dire quand ça ne va pas.»

Une attitude efficace quand il s'agit de régler les petits détails du quotidien mais qui, bien sûr, connaît ses limites quand la «Plaine» s'échauffe vraiment. Mais cela est déjà un autre problème.

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