«L’intrigue des rives de Saône est beaucoup plus complexe que celle de la rive gauche du Rhône avec son unité de temps, d’action et de lieu », commente Gilles Buna, vice-président du Grand Lyon, chargé de l’urbanisme appliqué et opérationnel, des projets urbains et des grands projets d’équipement. Le projet concerne la rivière dans toute sa traversée du Grand Lyon, soit 50 km de rives, droite et gauche, qui traversent quinze communes.
« Après le Rhône sur 5,5 km, nous affichons la même volonté de poursuivre la reconquête des fleuves », insiste Gérard Collomb, président du Grand Lyon. Ce projet ambitieux, à réaliser sur deux voire trois mandats, se compose en réalité d’un chapelet d’opérations qui déclinent, ensemble ou séparément, les modes de déplacements doux, la culture, le tourisme, la navigation, la nature, le développement durable, l’urbanisme, etc. Cette complexité a pour mérite d’en étaler la réalisation (pour éviter la thrombose liée à des chantiers majoritairement urbains ou périurbains) et… le financement. Afin de rendre la Saône à des Lyonnais qui en sont orphelins, les concepteurs devront tenir compte de la réalité de cette rivière intime et patrimoniale, trait d’union entre l’urbanité lyonnaise et le naturel Val de Saône.
Le projet s’inscrit dans une démarche globale. Il croisera ainsi le développement urbain, la valorisation des espaces naturels et la préservation de l’environnement, le confortement et le maillage des espaces publics et des réseaux de promenade, le développement des usages nautiques et des rives.
Terrasses et promenades
La réalisation passe par une stratégie qui renvoie à trois échelles temporelles : engagement de projets potentiellement réalisables dans le mandat, engagement de projets avec livraison au mandat suivant et, enfin, engagement à plus long terme pour tenir compte du lancement préalable d’autres projets ou de mutations foncières lourdes. Parmi les premières réalisations potentielles figurent la valorisation d’un cheminement entre Confluence et l’île Barbe et le réaménagement du quai du Commerce, pour constituer une boucle de promenade lorsque le pont Schuman sera mis en service en 2014. Autres opérations possibles : les terrasses de la presqu’île et le bas port (après la démolition du parking Saint-Antoine et sa reconstruction), les promenades de Fontaines-sur-Saône et des guinguettes de Rochetaillée-sur-Saône.
A plus long terme, d’autres réalisations sont envisagées : les balcons du Vieux Lyon (après la démolition du parking Saint-Jean et sa reconstruction), l’île Roy, la loupe d’Albigny-sur-Saône et de Couzon-au-Mont-d’Or, les berges de Saint-Germain-au-Mont-d’Or et de Curis-au-Mont-d’Or et les marches de Neuville-sur-Saône, pour une recomposition urbaine de l’entrée nord de l’agglomération.