Le 7 mai, dans le cadre du suivi de la préparation des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), l'Assemblée nationale a auditionné Nicolas Ferrand, le directeur général exécutif de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo). A 79 jours du début de l'événement, 41 des 70 équipements programmés (dont un supprimé et trois autres réalisés après les JO) avaient été réceptionnés et transférés au comité d'organisation Paris 2024. « Les livraisons s'échelonneront jusqu'au 20 juin, conformément au planning fixé [avec ce dernier] en 2019 », a-t-il indiqué.
Deux chantiers requièrent néanmoins toute son attention : la rénovation de la piscine de Colombes (Hauts-de-Seine) dont la remise au Cojop est prévue le 26 juin, et la restauration du Grand Palais à Paris. « Nous avons remis les clés à Paris 2024 le 19 avril. Si les travaux sont achevés dans la grande nef, ils se poursuivent dans les galeries et mobilisent encore 800 compagnons », a constaté Nicolas Ferrand.
Près de 3 millions d'heures d'insertion. Le directeur général exécutif de la Solidéo a ensuite dressé un bilan de la charte sociale. Au 15 avril, la construction des ouvrages olympiques avait généré 2,94 millions d'heures d'insertion, soit 118 % de l'objectif fixé. « A la demande de l'Etat, nous menons une enquête pour savoir si les 4 080 personnes concernées ont décroché un emploi régulier dans le BTP ou dans la sécurité, si elles suivent une formation ou encore si cette période d'insertion n'a débouché sur rien », a-t-il annoncé. Les résultats seront connus à l'automne.
Nicolas Ferrand a aussi évoqué les 801 M€ de marchés attribués à des PME/TPE et structures de l'économie sociale et solidaire (soit 36 % des marchés notifiés) avant d'aborder le sujet de la sécurité. Au 1er mai, la Solidéo recensait 181 accidents du travail, dont 31 graves mais aucun mortel. « Nous avons déployé une série de mesures de prévention, d'amélioration de la co-activité sur les chantiers et de retours d'expérience en cas d'accident. Nous avons aussi développé une culture partagée de la sécurité avec les entreprises et les différents maîtres d'ouvrage », a exposé le DG de la Solidéo. Parallèlement, l'Inspection du travail a dédié une brigade d'inspecteurs aux chantiers olympiques. Celle-ci a effectué plus de 1 300 contrôles, soit un à deux sites visités par jour. « Cette alliance du proactif et du coercitif a permis de diviser par quatre le nombre d'accidents par rapport à ce que l'on constate habituellement, a-t-il mis en avant. C'est un grand motif de fierté pour nous. » Lors de cette audition, Nicolas Ferrand était accompagné de Yann Krysinski, nommé préfigurateur de la phase héritage de la Solidéo en mars dernier et pressenti pour lui succéder en septembre prochain. « Notre mission consistera notamment à superviser les travaux de reconversion des 2 800 logements du village des athlètes, à finaliser les espaces publics, à construire un groupe scolaire et à en achever un autre. Elle se poursuivra jusqu'à fin 2025, date à laquelle l'établissement public s'adossera à Grand Paris Aménagement », a détaillé Yann Krysinski. L'équipe chargée de mettre en œuvre cette feuille de route ne comptera plus que 46 salariés, contre 150 fin 2023. « Nous avons mis en place un PSE. Certains collaborateurs sont déjà en train de quitter l'entreprise », a-t-il encore précisé.
