L'internet haut débit en Europe devrait se développer en Europe d'ici 2003 mais il se démocratisera seulement si l'ouverture des réseaux locaux des opérateurs historiques de télécommunications s'accélère, estime l'institut Frost and Sullivan dans une étude publiée mardi 26 février 2002.
Environ 11,7 millions de foyers européens devraient être connectés à l'internet rapide d'ici 2003, contre 3,8 millions fin 2001, selon le cabinet. L'accès par le réseau téléphonique (xDSL) devrait représenter près des deux tiers du marché, contre environ un tiers pour le câble, les autres technologies (satellite...) ne parvenant pas à percer, indique Frost.
"Le souhait croissant d'obtenir une vitesse de connexion plus rapide est un facteur clé de la pénétration du haut débit. Les changements démographiques, notamment la progression du travail à domicile, vont aussi contribuer à l'accélération du développement du haut débit", estime Donald Tait, analyste de l'institut.
Mais, souligne-t-il, l'ouverture des réseaux locaux à la concurrence (dégroupage) a été trop lente jusqu'à maintenant et a bridé le développement de l'internet rapide.
"La Commission européenne cite trois raisons pour expliquer le faible développement de la concurrence sur le marché européen du haut débit. Il s'agit notamment de l'avantage au premier entrant sur le marché dont ont bénéficié les opérateurs historiques de télécommunications, les politiques de prix cassés et des tactiques pour retarder toute réglementation", estime Frost.
L'institut estime que les pouvoirs publics devraient s'investir davantage pour promouvoir le haut débit, par exemple en aidant fiscalement les entreprises qui développent l'internet rapide dans les zones les moins accessibles. La Suède serait le premier pays européen pour l'accès haut débit, avec 4,5% des foyers connectés, devant les Pays-Bas et le Danemark, selon l'étude.