«Le percement du tube ouest s’est bien passé, nous avons débouché avec cinq jours d’avance sur le calendrier, se félicite Michel Bonnet, directeur du GIE Constructeurs de l’autoroute A41. Nous n’avons pas eu de venues d’eau et le tunnelier a passé les failles géologiques sans encombres. » Ainsi s’achève le percement du tube ouest du tunnel du Mont Sion, ouvrage majeur de l’A41. Plus précisément, il s’agit de la section Saint-Julien-en-Genevois/Villy-le-Pelloux, 19 kilomètres qui achèveront un axe autoroutier régional majeur qui, via l’A43 et l’A41, reliera les principales villes du sillon alpin (Grenoble, Chambéry, Annecy et Genève). Avec une précision que ne renieraient pas nos voisins suisses, le tunnelier baptisé Adelaïde a donc refait surface le 12 juin, après 3 100 m parcourus en huit mois. Travaillant cinq jours sur sept, les mineurs ont tenu des cadences élevées. Les meilleures : 42 m par jour, 181 par semaine et 616 par mois.
La géologie assez favorable se compose essentiellement de molasses argileuses, la présence d’argile laissant augurer des terrains faiblement perméables (ce que les faibles venues d’eau ont d’ailleurs confirmé). Des terrains qui n’ont pas ralenti l’avancée d’Adelaïde, tunnelier à mode ouvert de 12 m de diamètre. Construit par la société allemande Herrenknecht, ce monstre de 2 200 t pose des voussoirs de 2 m de largeur et 15,5 t chacun. Au total, il en installera 18 000, fabriqués dans une usine spécialement installée pour le projet à Présilly. Mais plutôt que de poser les voussoirs un par un, le tunnelier habille le tunnel par anneau complet (5 voussoirs et une clé) en rétractant simultanément ses 24 vérins de poussée (8 200 t de poussée). Une option qui permet d’aller encore un peu plus vite.
A l’issue du creusement du tube ouest du tunnel du Mont Sion, la tête de coupe va être démontée et retournera par la route vers son point de départ, en tête nord du tunnel. Quant aux onze remorques qui composent le tunnelier, elles convoieront par le tube fraîchement creusé avant de repartir pour creuser le tube voisin dans à peine trois mois. Michel Bonnet reste prudent : « a priori, nous devrions bénéficier de l’expérience du premier tube pour creuser un peu plus rapidement le second ».
Quatre viaducs exceptionnels. L’autoroute A41 ne se résume évidemment pas au tunnel du Mont Sion. Le chantier mobilise actuellement 1 300 personnes. Les terrassiers s’activent pour venir à bout des plus de 5 millions de m3 de mouvements de terre prévus : 3,5 en déblais, 1,7 en remblais.
Quatre viaducs exceptionnels sont aussi au programme : le viaduc du Nant de la Folle, long de 260 m, haut de 31 m ; le viaduc du Nant de Saint-Martin, long de 260 m, haut de 43 m ; le viaduc du Nant de Pesse-Vieille, long de 210 m, haut de 35 m et enfin le viaduc des Usses, long de 360 m et haut de 60 m.
Pour accélérer la cadence, ces quatre ouvrages mixtes sont construits simultanément. Leur réalisation nécessitera au total 28 000 m3 de béton et 6 600 tonnes de charpente en acier. « Sur ce chantier, les difficultés ne manquent pas mais nous avançons bien, estime Michel Bonnet. Trois millions de m3 ont déjà été déplacés, la tranchée couverte du Noiret a débuté, les piles des quatre viaducs exceptionnels sont coulées et nous procédons aux premiers lançages de leurs structures métalliques. »
Autorité concédante : Etat.
Concessionnaire : société Adelac, composée de Area (APRR) à 49,9 % ; de Bouygues à 46,10 % (au travers de Bouygues Travaux Publics, 23,05 % ; GFC Construction, 8,75 % ; DTP Terrassement, 6,90 % ; Colas, 6,90 % et Losinger, 0,50 %) ; de Setec à 2 % et du groupe Caisse d’Epargne (via la Caisse d’Epargne et de Prévoyance des Alpes) à 2 %.
Entreprises : GIE Constructeurs A41, composé de Bouygues Travaux Publics, de DTP Terrassement, de Losinger, de GFC Construction et de Colas.
