Le préfet de l'Hérault devrait arrêter en début d'année 2002 la révision du plan départemental d'élimination des déchets ménagers. Cette nouvelle mouture se distingue du plan approuvé en 1996 par un moindre recours à l'incinération. Le précédent plan orientait 37 % du tonnage collecté vers des incinérateurs. La version révisée ramène ce taux à 11 % (à l'horizon 2010) et module les solutions suivant les zones. Dans la grande moitié ouest du département (un tiers de la population), l'incinération est écartée. Deux fours existants ont même été fermés, à Agde et Pézenas.
La voie de l'incinération est retenue en revanche à l'est. Deux incinérateurs y fonctionnent déjà : l'un dans la partie est de la zone (Lunel-Viel), l'autre à Sète. Reste le cas de Montpellier : l'agglomération s'oriente aujourd'hui vers une filière excluant l'incinération. Bien que non prévue par le plan départemental, cette solution n'est pas écartée a priori par les services de l'Etat. « Nous serons toutefois très vigilants sur la nature des déchets qui entreront dans les centres de stockage, précise Björn Desmet, responsable de l'unité déchets ménagers à la direction départementale de l'agriculture. Il est inimaginable d'autoriser après 2002 l'enfouissement de déchets qui ne répondraient pas aux critères de déchets ultimes. »
En matière de valorisation, le nouveau plan maintient (voire augmente après 2010) l'objectif fixé en 1996 : au moins 45 % de déchets recyclés ou soumis à un traitement organique. A l'heure actuelle, ce taux atteint 28 % dans la zone est et 14 % dans la zone ouest.
Des progrès ont été accomplis depuis 1996 dans la collecte sélective des emballages ménagers. Beaucoup reste à faire en revanche pour la collecte et le traitement de trois autres catégories de déchets : les fermentescibles, les inertes et les toxiques.
Autre point noir : l'insuffisance des moyens de stockage de déchets ultimes. Le besoin est estimé à 300 000 t/an. La capacité installée ne dépasse pas 100 000 t. Une étude est en cours dans la zone ouest pour identifier des sites potentiels. La même démarche sera engagée début 2002 pour la zone est. Restera le plus difficile : faire des choix.