Hôpital : le Nouveau Lariboisière prend appui sur l'existant

C'est un projet hospitalier majeur pour le nord parisien : le Nouveau Lariboisière engage la construction d'un édifice de 46 000 m² en R + 5 et, en simultané, la rénovation de trois de ses pavillons historiques, situés au nord-est. Disposés en peigne, ces édifices - datant de 1854, année d'ouverture de l'établissement - totalisent 8 000 m² et ne sont plus adaptés aux exigences réglementaires de la médecine moderne.

Mener à bien ces opérations impose de composer avec l'hôpital en activité 24 h/24 et donc de limiter au maximum les nuisances liées aux bruits, aux poussières et aux vibrations. « Faire circuler une soixantaine de camions par jour en plein cœur du Xe arrondissement, sur un site urbain très dense, représentait d'abord un défi logistique », confie Morgane Tanquerel, conductrice d'opérations pour l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). La solution trouvée a consisté à terrasser 95 000 m3 de terres pour que le site d'un hectare soit praticable par les camions. Une fois les aspects logistiques réglés, les parois berlinoises pouvaient être réalisées. Elles présentent la particularité de servir à gérer la mitoyenneté entre le futur édifice et les anciens pavillons. « L'une d'entre elles comporte un butonnage vériné afin de reprendre les poussées et de conforter un bâtiment existant », commente David Fiot, directeur d'exploitation et responsable du chantier pour CBC, filiale de Vinci Construction. « A d'autres endroits, nous avons mené des reprises en sous-œuvre afin de supprimer les excroissances des fondations existantes », poursuit-il.

Vider l'existant. Une fois ces travaux d'infrastructure réalisés, ceux de la superstructure pouvaient débuter. A partir de septembre 2022, les compagnons se sont attelés à réhabiliter le premier peigne. Une opération qui impliquait de démolir 80 % des planchers existants tout en préservant les façades, inscrites au titre des Monuments historiques. « Deux chevalements métalliques, l'un sous le plancher du R + 1, l'autre sous celui du comble, nous ont permis de travailler simultanément aux déconstructions de l'infrastructure et à celles de la superstructure », souligne Jean-Luc Dubus, ingénieur du bureau d'études structure TPF Ingénierie. « Lors de ces travaux, nous avons découvert un plafond structuré de pots en terre ainsi que des poteaux en fonte, témoignages du bâti d'origine que nous allons conserver », complète Jean-Daniel Boye, architecte à l'agence Brunet Saunier, mandataire de l'équipe de maîtrise d'œuvre.

En parallèle, l'entreprise œuvre à la construction des niveaux du nouvel édifice et met en place une structure poteaux-poutres en béton. Le bâtiment sera habillé de châssis spécifiques dont la pose a débuté. « Le nouvel ensemble participe à la mise à jour du référentiel HQE Bâtiment durable santé », note Morgane Tanquerel. Ces travaux, qui font partie de la première phase de l'opération, doivent s'achever en 2026. Auparavant, la reconstruction du bâtiment Morax a été livrée fin 2020. Enfin, la phase 2 verra, en 2027, la rénovation du bâtiment Galien et des derniers peignes qui accueilleront les activités ambulatoires et tertiaires pour une livraison en 2029.