Cet immeuble est implanté dans le quartier Seine Rive Gauche dont Christian de Portzamparc est l’architecte coordinateur. A ce titre, sa volumétrie respecte les préceptes du concept urbain de l’îlot ouvert, qui se manifeste notamment par la fragmentation en quatre bâtiments des 21 000 m2 de bureaux. Par ailleurs, afin d’enrichir le programme, en évitant l’opacité de certains grands immeubles de bureaux, les rez-de-chaussée abritent 3 000 m2 de commerces.
L’élégance des façades résulte d’un travail tout en finesse sur les détails. Sans concession à quelque expressionnisme high-tech, les deux types principaux de murs-rideaux – correspondant aux façades des longs pans et à celles des pignons – recèlent d’intéressantes innovations. Sur les longs pans en particulier, l’architecte, le bureau d’études RFR et l’entreprise Goyet ont dû additionner leurs savoir-faire pour maîtriser une sorte d’inversion du mur-rideau. En effet, les éléments structurels (raidisseurs verticaux et poutres au vent) sont positionnés à l’extérieur du plan de vitrage. Ce dernier s’inscrit dans un rythme typique de 1,35 m de largeur et 2,70 m de hauteur, c’est-à-dire du plancher technique au plafond suspendu. Cette option a, entre autres problèmes, beaucoup compliqué la conception d’une rupture de pont thermique dans ces grands cadres.
Les horizontales sont affirmées dans une double ligne à l’endroit des nez de plancher, dont l’épaisseur atteint 95 cm ; imposant un bandeau de verre émaillé en parement d’une isolation par l’extérieur. Subtilité remarquable, un profilé horizontal placé dans l’axe du plafond assure simultanément deux fonctions a priori peu compatibles de poutre au vent et de brise-soleil. Les calculs annoncent ainsi une appréciable réduction du facteur solaire de 25 %. De l’intérieur, les vitrages semblent suspendus entre plafond et sol et l’absence de garde-corps donne le vertige.
Sur les pignons, un capotage métallique dessine le profil d’une poutre biseautée de grande portée, alors que les montants sont traditionnels et qu’une barre garde-corps est discrètement tendue à l’extérieur du vitrage. La mise au point des angles avec deux plans de vitrage collés s’est avérée délicate. L’entreprise a préfabriqué en atelier des modules complets. Sur toutes les façades, les finitions servent une grande pureté des formes et des surfaces, se traduisant par exemple dans l’intégration des stores à lamelles en creux par rapport au plafond suspendu.
Les noyaux des circulations verticales latéraux libèrent l’espace des plateaux, facilitent le repérage autour de la cour et ils bénéficient d’un éclairage naturel. Les surfaces pleines de leurs façades seront végétalisées (plantes grimpantes sur filet inox). La structure bois du grand hall galerie apporte une note de douceur végétale dans un univers à dominante minérale.




