D'après l'enquête annuelle d'UFB-Locabail (disponible sur www.ufb-locabail.fr), les trois quarts des PME européennes utilisent Internet. Le secteur du BTP garde un léger retard malgré une prise de conscience récente.
61 % des PME françaises sont connectées à Internet. Ce taux vous semble-t-il bon, comparé à ceux des autres pays ?
D'après les déclarations reçues, il ne semble pas que les Français soient spécialement à la traîne. L'écart s'est sensiblement réduit par rapport à 1998 avec les autres pays du G4 (Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne). En 1999, le taux moyen de connexion des membres du G4 est de 72 %. La situation française n'a donc rien de dramatique.
En France, 47 % seulement des PME du BTP sont connectées. Comment expliquer ce retard relatif ?
Il s'agit, pour la plupart, de petites structures, souvent des entreprises artisanales, tournées vers l'opérationnel. Certaines manquent peut-être d'une culture de la communication telle qu'elle a pu se développer dans le secteur de l'industrie. Tout dépend du profil du dirigeant. Mais ces sociétés se connectent fréquemment sous l'impulsion des grands donneurs d'ordre qui exigent d'elles des échanges par E-mail.
Ce retard n'est pas une spécificité française. Au sein du G4, le BTP est moins connecté que les autres secteurs. L'écart moyen est de 20 % environ.
Ce retard se comble-t-il ?
Les entreprises françaises du BTP se sont équipées. Le nombre moyen de micro-ordinateurs par entreprise est passé de 3 en 1998 à 6 en 1999. Le phénomène est récent : 70 % de celles qui se sont équipées d'un site l'ont fait cette année. Même si elles sont arrivées plus tard, elles ont fourni un gros effort. Elles suivent un mouvement de fond avec un peu de distance.
Quelle est la première utilisation du Net ?
Dans les entreprises du BTP connectées, 80 % utilisent l'E-mail. Le courrier est la courroie de transmission qui a permis à Internet de décoller. Le deuxième stade, c'est l'amélioration de la relation client/fournisseur, au moyen d'un Extranet, notamment. La troisième étape, c'est le passage à l'E-business.
Quelles sont les perspectives de développement d'Internet dans le BTP ?
En Grande-Bretagne et en Italie, les projections de créations de Web sont plus nombreuses qu'en France, et l'on peut prévoir, chez eux, une présence accrue sur le Net l'année prochaine. Pour la France, les prévisions sont plus difficiles. Un pourcentage élevé des entreprises qui n'ont pas de site n'a pas encore arrêté de projet. Cependant, les deux tiers des patrons du BTP reconnaissent qu'ils ne pourront pas y échapper, que cela favorisera les regroupements et les sortira de l'isolement. L'année 2000 sera donc une année charnière.