Malgré un contexte difficile, les collectivités locales qui ont déjà voté leur budget parviennent à maintenir leur effort d’investissement, non seulement pour répondre aux besoins des habitants mais aussi pour soutenir l’emploi. Si certaines d’entre elles affichent des investissements en hausse (lire l’encadré ci-contre), la tendance est, globalement, plutôt à une stabilisation ou une réduction limitée (jusqu’à - 6 ou - 7 %) des dépenses d’équipement. L’exercice se révèle délicat pour les conseils généraux, confrontés à la fois à une baisse des droits de mutation et à l’augmentation du nombre d’allocataires du RSA. Les contraintes pesant sur l’élaboration des budgets poussent d’ailleurs certaines collectivités à mieux calibrer leurs crédits de paiement. Le conseil général de l’Essonne se fixe désormais comme objectif de réaliser 80 % des investissements inscrits. Enfin, cette année encore, les nouvelles lignes de tramway (T5, T6, T8) mobilisent une partie des crédits voiries-déplacements.
Responsables et prudents
Cette poursuite de l’investissement passe par une maîtrise des dépenses de fonctionnement, parfois très rigoureuse, comme en Seine-et-Marne ( 0,4 %) où chaque création de poste se fera par redéploiement. La plupart des collectivités locales réduisent le recours à l’emprunt, moins semble-t-il pour des difficultés d’accès au financement que pour se désendetter et restaurer leur capacité d’autofinancement. Et elles jouent peu sur le levier fiscal. Marie-Pierre de la Gontrie, vice-présidente du conseil régional, qualifie le budget 2013 de la région de « responsable face à la crise » et de « prudent pour faire face aux contraintes financières ». Des propos qui pourraient s’appliquer à bien des budgets franciliens.
Eclairage
"Plaine-Commune ne manque pas de projets", Patrick Braouezec, président de la communauté d'agglomération Plaine-Commune (Seine-Saint-Denis)

« En investissement, notre budget pour 2013 traduit la volonté de continuer à développer le territoire ; en fonctionnement, il met l’accent sur la qualité de l’espace public. Le programme pluriannuel d’investissement 2013-2018 s’établit à 342 millions d’euros nets (déduction faite des subventions) dont 84 millions cette année contre 74 millions en 2012. Plaine-Commune ne manque pas de projets. Pour l’instant, nous parvenons à financer nos opérations alors que l’an dernier, nous avions rencontré des difficultés à obtenir les emprunts nécessaires. Pour maîtriser les dépenses de fonctionnement, dans la lettre de cadrage, nous demandons à chaque service de travailler avec 1 % de crédits en moins. Cette démarche ne se concrétise pas forcément par une réduction de 1 %, mais elle nous permet de dégager des marges de manœuvre et de les affecter ensuite aux priorités qui ont été retenues. »