Du début à la fin, le chantier de restructuration du stade départemental Yves-du-Manoir à Colombes (Hauts-de-Seine), site de compétition olympique en 1924 et en 2024, aura été tout sauf banal pour l’entreprise Léon Grosse, à la tête du groupement chargé des travaux (*). Son actuel directeur général adjoint, Bruno Alléard, y avait décroché le titre de champion de France cadet du 110 mètres haies en 1977, un an après la victoire de Guy Drut dans cette discipline au JO de Montréal. Plus qu’une anecdote, un « déclic » selon Bruno Alléard pour répondre à l’appel d’offres de ce marché associant conception, réalisation et maintenance.
Une fois le projet gagné, toute l’équipe réunie autour de Léon Grosse a mis du cœur à l’ouvrage pour le réaliser. « Ça fait maintenant des décennies que je travaille sur des chantiers et c’est le premier où je vois autant d’enthousiasme entre les différents intervenants d’un groupement, remarque Jérôme Michaud, directeur des travaux. Je pense que la livraison en avance de l’opération s’est jouée dès la phase de conception, il a trois ans et demi, grâce au côté proactif de chacun. Aujourd’hui, nous sommes en train d’écrire les dernières lignes de cette histoire et il faut les savourer jusqu’au point final. »
Repas de Noël
Preuve de cette entente cordiale, un repas de Noël et un concert ont été organisés le 18 décembre 2023 au soir, après la remise symbolique de la clef du nouveau stade de 18 hectares à Georges Siffredi, président du Département des Hauts-de-Seine. « Il fallait fêter l’événement ! », a affirmé Lionel Christolomme, président du directoire du groupe Léon Grosse, qui partage avec le maître d’ouvrage des sentiments de « joie » et de « fierté » face au travail accompli. Et c’est tout bonnement l’agence Celnikier & Grabli Architectes, auteur d’une partie des bâtiments construits sur le site (voir focus ci-dessous), qui a joué des morceaux de jazz, funk et disco. « Ce concert se voulait à l’image de la bonne ambiance qui a prévalu tout au long du chantier », confirme l’architecte et musicien Jacob Celnikier.
(*) Le groupement était composé de l’entreprise Léon Grosse (mandataire), des agences Celnikier & Grabli Architectes, Olgga Architectes et MC Paysages, avec les bureaux d’études Verdi, Eléments Ingénieries et Techni’cité, le concepteur lumière Boa Light Studio, ainsi que l’entreprise Cram pour la partie exploitation et maintenance des installations durant les sept prochaines années.

« Un programme rentré au chausse-pied »
Mise à part la tribune historique dessinée par Louis Faure-Dujarric (1875-1943), qui a été rénovée par l’Atelier Dutrevis Architectes Associés, le stade départemental Yves-du-Manoir comprend désormais deux nouveaux bâtiments. Conçus par les agences Celnikier & Grabli Architectes et Olgga Architectes, ils comportent principalement vestiaires et gradins. A cela s’ajoutent plusieurs terrains de sports (au sol synthétique) - 4 pour le football, 3 pour le rugby, 2 pour le hockey - et un anneau d’athlétisme de 200 mètres.
« Le site a beau être immense avec ses 18 hectares, tout le programme est rentré au chausse-pied », indique Guillaume Grenu, architecte de l’agence Olgga. « Nous avons rapproché le plus possible les terrains entre eux pour dégager une lisière tout autour, complète son confrère Jacob Celnikier, de l’agence Celnikier & Grabli. L’idée, avec MC Paysages, était d’aménager un espace paysager qui profite à l’ensemble de la population de Colombes. » Un verger y sera planté une fois les compétitions olympiques et paralympiques de hockey sur gazon terminées.
Le stade Yves-du-Manoir en quelques chiffres :
- Une superficie de 18 hectares
- Un chantier de 22 mois
- Un coût global de 101 millions d’euros
- Une construction à 53% en bois
- Environ 64 000 heures d’insertion professionnelle