Ce projet comprend trois bâtiments distincts : « Higashi » (Est en japonais), les bureaux situés à l’angle du cours Charlemagne ; « Minami » (Sud), les logements de la place nautique ; et, « Nishi » (Ouest), comprenant commerces, bureaux et villas sur le toit le long de la voie ferrée. Chaque immeuble est identifié par un travail de taille dans la masse, guidé par la lumière naturelle, les vues, les porosités et les besoins de chaque programme. La colorimétrie s’inscrit dans un camaïeu de gris : parement bois des façades et des brise-soleil en peuplier, pierre de Savoie veinée provenant de la région Rhône-Alpes, posée en stries horizontales, panneaux photovoltaïques semi-transparents, de teinte gris sombre.
Les bâtiments sont « sculptés » par un travail sur les allèges « qui changent de géométrie à la rencontre des failles entre les immeubles : elles se plient et s’affinent pour disparaître au pied des châssis vitrés ». Le socle commun, transparent, est constitué de grands éléments vitrés sur toute la hauteur. Il offre au promeneur une alternance de vues sur les commerces, entrées des bureaux et des percées visuelles sur le jardin intérieur.
L’espacement entre les volumes des bâtiments offre une transparence vers le cœur d’îlot situé au nord. Cette cour jardinée s’appuie sur les prescriptions du paysagiste Michel Desvigne : sol en stabilisé, fortement planté d’arbres. Le dessin de la cour reprend la géométrie de l’écriture architecturale du projet. Le terrain se soulève et forme des dunes pour abriter du vent et offrir une couche de terre nécessaire à la plantation d’arbres.
Efficacité énergétique
La réalisation de cet îlot se veut « avant-gardiste », selon Gérard Collomb, maire de Lyon et président du Grand Lyon, en termes d’efficacité énergétique et d’intégration d’énergies renouvelables. Le projet, sous l’appellation générique « Hikari », se propose « d’apprivoiser la lumière du soleil ». Trois sources de production d’énergie seront mises en œuvre. Une installation photovoltaïque, d’un niveau total de 476 MWh, soit l’équivalent de la consommation d’environ 160 foyers, sera intégrée en toiture et en façade des logements. Elle sera complétée par de la géothermie et de la cogénération à base d’huile végétale, de colza provenant de la région Rhône-Alpes. « L’ensemble devrait consommer entre 50 et 60% de moins que les normes de la réglementation thermique actuelle », estiment les techniciens du groupe Bouygues.
Dans le cadre du projet de coopération conclu par le Grand Lyon avec l’agence paragouvernementale japonaise NEDO, responsable du soutien à l’innovation et à la R&D dans les énergies nouvelles et les technologies environnementales et industrielles, un consortium sera créé avec Toshiba qui fournira des équipements à faible consommation d’énergie pour optimiser la gestion de la demande en énergie du bâtiment. Un réseau de communication énergétique sera notamment installé entre les trois bâtiments ainsi qu’un système de stockage par batteries prévu en secours d’alimentation et en période de pointe de consommation.
