Conçue par Kengo Kuma, la future gare Saint-Denis Pleyel du Grand Paris Express sera l’une des plus importantes de ce nouveau réseau de transport. Quatre lignes du métro automatique s’y croiseront (14, 15, 16 et 17) et plus de 250 000 voyageurs par jour l’emprunteront. Le 22 septembre, lors d’une visite sur le site, l’architecte japonais, désigné en novembre 2014, a présenté son projet, en présence de Philippe Yvin, président du directoire de la Société du Grand Paris, maître d’ouvrage, Guillaume Pépy, président de la SNCF et Didier Paillard, maire de Saint-Denis.
Bâtie sur une emprise au sol de 9 000 m2, la gare développera une superficie de 30 000 m2, répartie sur neuf niveaux dont quatre souterrains. Elle s’organisera autour d’un grand atrium. «La lumière est au cœur du projet. Elle pénétrera jusqu’au quatrième sous-sol. La position du soleil permettra aux voyageurs de s’orienter à l’intérieur du bâtiment», a décrit Kengo Kuma. La conception en origami, que l’architecte met notamment en œuvre pour la rénovation du musée Albert-Kahn à Boulogne-Billancourt, assurera une bonne accessibilité aux personnes à mobilité réduite.

Une médiathèque, des espaces de co-working, des commerces…
Autre caractéristique du projet: son caractère multifonctionnel avec à la fois des espaces de co-working, une médiathèque, des commerces... « Relier tous ces programmes a été très complexe. Cette gare ne pouvait pas être que fonctionnelle. Elle a été imaginée comme un endroit où les gens pourront se rencontrer», a indiqué l’architecte, qui a déjà livré deux gares au Japon et travaille sur deux autres projets à Tokyo. «Je suis très intéressé par les gares, surtout les gares du futur, comme celle de Saint-Denis Pleyel, qui sont des endroits où vont se concentrer des informations, a-t-il ajouté.

Un pont pour enjamber le faisceau ferroviaire
La gare du Grand Paris Express sera connectée à la ligne 13 du métro. L’accès se fera par l’espace public avec une distance à parcourir de 250 m. Pour assurer la correspondance avec la gare du RER D, située de l’autre côté du faisceau ferroviaire Nord-Europe, la communauté d’agglomération Plaine Commune, la SNCF et la SGP envisagent la construction d’un ouvrage de franchissement de 287 m de long, pour lequel un concours international de maîtrise d’œuvre a été lancé fin août. Si ce projet de pont, accessible aux piétons, vélos, transports en commun, voitures, ne voit pas le jour pour des raisons de financement –l’enveloppe prévisionnelle des travaux s’élève à 96 millions d’euros HT, hors travaux connexes ferroviaires-, la Société du Grand Paris réalisera une simple passerelle (20 millions d’euros).
L’objectif est de livrer cet ouvrage de franchissement en même temps que la gare, en 2023. Selon la SGP, la construction de la gare, dont le coût est estimé à 208 millions d’euros, devrait débuter en 2018.