L’adaptation climatique placée sous le signe de la territorialisation

Le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc 3) est entré en phase de consultation, le 25 octobre à 16 h. Jusqu’au 25 décembre, tous les Français peuvent proposer des enrichissements sur un site dédié.

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Roya
Pose du nouveau pont sur la Roya à Tende (Alpes maritimes), après les ravages provoqués à l'automne 2020 par la tempête Alex

Le guichet unique s’annonce comme le marqueur de la volonté de territorialisation affichée par Michel Barnier, dans le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc 3). Ce 25 octobre autour de Givors (Rhône), le Premier ministre a choisi un des territoires ravagés par la récente tempête Kirk, pour présenter sa stratégie autour d’un message : « L’adaptation suppose des démarches qui diffèrent d’un territoire à l’autre », souligne un de ses conseillers.

Un guichet unique pour 100 territoires

Le guichet unique se traduira dans une « mission adaptation », 25ème mesure du plan qui en compte  51 : « La mission associera notamment les services du Cerema, de l’ANCT et de l’Ademe », précise l’entourage du Premier ministre. Cent territoires bénéficieront de cet accompagnement à partir de 2025. Soucieux d’ancrer le plan dans la vie quotidienne des citoyens et des élus, le document de présentation du Pnacc précise : « Concrètement, la maire de Peyzac-le-Moustier (Dordogne) pourra obtenir un appui en ingénierie afin d'élaborer son plan de résilience territorial ».

Focalisée sur les thèmes de la santé, des mobilités et des logements, une carte des vulnérabilités matérialisera la territorialisation du Pnacc 3. Mais l'exposition aux risques ne pourra pas servir d'argument aux assureurs, grâce à un dispositif d'incitation au maintien d'une offre abordable et disponible sur tout le territoire. L’objectif de résilience se déclinera dans l’économie comme dans le patrimoine naturel et culturel. Un plan spécifique d’adaptation concernera dix sites patrimoniaux majeurs, dont au minimum un en outremer.

La volonté de mobiliser tout un chacun se traduira sur internet. « Agnès Pannier-Runacher fera vivre la consultation à travers plusieurs déplacements », précise l’entourage de la ministre chargée de la Transition écologique.

Place à la désimperméabilisation

Calé sur une trajectoire de réchauffement de référence (la Tracc) qui amènera la température de la France à + 2,7°C en 2050 et + 4°C en 2100, par rapport à l’ère préindustrielle, le Pnacc 3 s’inscrit dans une volonté de cohérence avec d’autres documents de planification écologique : plan eau, stratégie nationale pour la biodiversité, plan national santé environnement…

Outre la territorialisation, l’entourage du Premier ministre souligne deux autres priorités : éviter les maladaptations et privilégier les solutions qui engendrent des co-bénéfices. L’exécutif cite la désimperméabilisation qui concourt à l’économie d’eau, à la lutte contre les inondations et au rafraîchissement urbain.

Extension du fonds Barnier

Michel Barnier ne s’est pas privé de l’occasion de placer le fonds qui porte son nom en tête des 51 mesures : le bénéfice de cette manne s’étendra aux travaux préventifs des collectivités qui pourront s’en servir pour protéger des quartiers entiers. Cette extension bénéficiera également aux particuliers.

« A ce stade, le gouvernement ne prévoit aucune traduction dans la loi », précise l’entourage de Michel Barnier. Ce qui n’empêche pas des mesures contraignantes : les documents d’urbanisme se caleront sur la Tracc, et le Pnacc s’imposera aux bailleurs sociaux, pour la chaleur comme pour le froid.

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