«Rosace», c’est le doux nom que prendra le réseau alsacien de fibre optique à très haut débit, par extension de la raison sociale de la société constituée par les lauréats, depuis la fin 2015, de la délégation de service public du conseil régional. Rosace réunit NGE Concessions (mandataire), Altitude Infrastructures, «opérateur d’opérateurs» dont le métier consiste à accompagner les collectivités dans leurs projets d’aménagement numérique, la Caisse des dépôts et les fonds privés Quaero et Marguerite.
Il lui incombe de concevoir, construire, puis d’exploiter et d’assurer la maintenance du réseau qui implantera 380 000 prises de fibre optique vers l’ensemble des foyers alsaciens. Les actionnaires de Rosace financeront aussi 60% de l’investissement chiffré à 450 millions d’euros.
Signée jeudi 21 avril à Strasbourg, la concession de 30 ans lance la procédure concrète. «Les études se terminent et les travaux débuteront en 2017 pour une durée de six ans», annonce Philippe Richert, président de la nouvelle région Grand Est.
Une autre DSP dans le reste du Grand Est
L’extension du dispositif à la Lorraine et à Champagne-Ardenne, les deux autres composantes de Grand Est, ne devrait pas tarder. Philippe Richert vise un démarrage de chantier en 2018 pour un montant supplémentaire de travaux de l’ordre d’un milliard d’euros.
Pour cela, une seconde délégation de service public sera lancée à la fin de cette année. Elle débouchera donc sur la désignation de Rosace… ou d’un autre lauréat. La consultation ne concernera pas le département de la Moselle qui est déjà bien avancé dans une démarche d’affermage. «Nous adopterons en parallèle un schéma régional d’aménagement numérique», précise Philippe Richert, dans un but de cohérence globale. L’élu avait constaté des «situations très hétérogènes» dans l’avancement et la réflexion sur le dossier dans les différents territoires du Grand Est, avant la naissance de la nouvelle région cette année.
10 000 emplois à créer dans les TP en France
La signature a été précédée de la présentation d’une étude nationale sur le potentiel d’emplois que représenterait en France la construction de nouveaux réseaux de fibre optique à très haut débit, essentiellement dans les entreprises de TP. Cet «Observatoire des RIP (réseaux d’initiative publique)» parvient au chiffre de 10 000 créations en 2020, auxquels s’ajouterait la reconversion de 20 0000 salariés. «Le déploiement du très haut débit, c’est le plus gros chantier de notre pays dans les dix ans», estime Etienne Dugas, président de la Fédération des industriels des réseaux d’initiative publique (Firip), à l’origine de cette étude réalisée par le cabinet Idate.