2021 sera une année d’élection pour les instances de Building Smart France (BSF), le chapitre français de Building Smart International (BSI) qui promeut l’open BIM. Afin de préparer cette échéance qui aura lieu en juin, l’équipe en place vient de présenter sa feuille de route. Et le programme de l’association, qui compte 150 adhérents (uniquement des personnes morales), prend les enjeux du moment à bras le corps.
Participer au building energy modeling
Ainsi, l’environnement fait l’objet d’une attention particulière. « Il est nécessaire d’adresser ce sujet de façon à ce que le BIM permette aux professionnels de la construction de répondre aux calculs de la Réglementation environnementale 2020, mais aussi de façon plus générale aux calculs sur les performances énergétiques », commente Yannick Cotherel, président du Conseil scientifique et technique et vice-président de l’association. BSF participera donc au groupe de travail international sur le building energy modeling (BEM) qui veut modéliser toutes les données nécessaires au calcul énergétique. « Il s’agit aussi bien de réaliser des simulations thermiques dynamiques (STD), que de prendre en compte les performances isolantes de l’enveloppe, l’inertie de la structure, les apports solaires gratuits ou la puissance des équipements techniques…. », détaille Frédéric Grand, directeur technique de l’association.
L’objectif est de pouvoir vérifier grâce au BIM que toutes les informations nécessaires à ces calculs sont présentes dans la maquette numérique et qu’elles sont correctement organisées. Le cas échéant, le BIM devra permettre d’identifier rapidement les données manquantes.
Signature avec le Digital twin consortium
L’autre point clé concerne le jumeau numérique. BSI vient de signer un memorandum of understanding (MoU) avec le Digital Twin Consortium afin de s’assurer que toutes les données relatives au jumeau numérique d’un ouvrage soient ouvertes, c’est-à-dire en Open BIM et en open source. « Le jumeau numérique doit être interopérable, d’où notre implication dans ces travaux pour les branches infrastructures et bâtiments », précise Yannick Cotherel.
Préparer un environnement commun des données
Ces deux sujets sont intimement liés aux travaux plus classiques de BSF sur la normalisation et la pré-normalisation. Dans ce domaine, l’enjeu du moment est relatif à l’Environnement commun de données ou Common data environment, d’où son acronyme anglais de CDE. La norme Iso 19650 formalise le concept de management du BIM et définit en particulier tout ce qui est relatif à la création de la donnée, à son statut, à sa pérennité, etc. tout au long du cycle de vie de l’ouvrage. Elle définit en particulier deux typologies d’acteurs : ceux qui la produisent et ceux qui l’utilisent.
« Maintenant que le concept est prêt, il s’agit de définir ce qu’il implique », résume Frédéric Grand. Ce qui revient à identifier les cas d’usages, afin de mettre en place les outils adéquats. Un chantier de taille qui devra permettre de répondre concrètement aux besoins des acteurs de la construction, avec une ambition forte : faire en sorte que ces aspects normatifs s'effacent au profit de l'usage.