Après « L’homme, la nature et la ville » en 2019, la Biennale d’architecture et de paysage (BAP !) d’Ile-de-France revient pour une deuxième édition consacrée à « Terre et villes ». « Nous poursuivons ainsi la réflexion portée lors de la première BAP ! en questionnant la place de la terre et de ses usages », a souligné Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président de la région Ile-de-France, chargé du Logement et de l’Aménagement du territoire lors de la présentation de l’événement, le 6 avril. Ce dernier et François de Mazières, commissaire général de la Biennale et maire de Versailles, ont ensuite exposé les raisons de ce choix. « La crise sanitaire a rebattu les cartes. La terre fait son grand retour dans les esprits : préservation de la biodiversité, recyclage, agriculture responsable, utilisation de la terre dans les constructions…, ont-ils expliqué. Dès lors, comment concilier la nécessaire protection des terres avec une architecture et un urbanisme modernes ? Comment loger une population grandissante en préservant les espaces naturels ? Autant de questions que la Biennale abordera ».
Une gigantesque maquette vivante de la région Ile-de-France
La BAP ! 2022 se déroulera du 13 mai (journée réservée aux professionnels) au 13 juillet. Cette nouvelle édition permettra de découvrir neuf expositions, présentées dans le détail par François de Mazières. Ainsi « Elément Terre », avec pour commissaire Cécile Diguet, directrice du département urbanisme, aménagement et territoires de l’Institut Paris Région, offrira une plongée au cœur d’une gigantesque maquette vivante de la région, fabriquée en terres franciliennes avec des algues, des mousses et des lichens s’entremêlant en surface pour figurer nos forêts, jardins et zones urbanisées. L’exposition s’articulera autour de quatre thématiques : occupation des sols, ressources des sous-sols, la terre comme matériau de construction et renaturation des territoires.
Les accords-cadres de la commande publique, « un outil à préserver »
« Avec Territoires en transformation », le paysagiste Michel Desvigne évoquera trois thèmes principaux : la reconquête des friches, notamment minières, le traitement des lisières et les accords-cadres de la commande publique. « L’accord-cadre constitue un outil très intéressant qu’il faut préserver. Une biennale doit aussi être l’occasion de réfléchir aux dispositifs qui vont vraiment nous aider à construire intelligemment nos villes de demain », a insisté François de Mazières. Cette exposition sera décentrée sur le site de l’ancienne caserne Pion qu’Icade, avec Michel Desvigne comme paysagiste, transforme en un écoquartier de 550 logements, à côté du château de Versailles.
Le Village olympique et les gares du Grand Paris Express
Le Grand Paris figurera aussi en bonne place de la BAP ! 2022. Dominique Perrault consacrera une exposition au Village olympique dont il a assuré la maîtrise d’œuvre urbaine jusqu’à fin 2021. « Le propos de Dominique Perrault est le suivant : Le Village des athlètes, qui bénéficie d’une rapidité de construction tout à fait hors normes, doit être pensé comme un modèle de nouveau quartier », a précisé François de Mazières. L’architecte assurera aussi le commissariat de l’exposition dédiée au « chantier du siècle ». Celle-ci aura pour écrin le pavillon du Grand Paris Express au cœur de l’ancienne chapelle circulaire de l’espace Richaud.
Un mur de pierres habitées par la faune et la flore
Quant à la métropole du Grand Paris, elle proposera l’exposition « Végétal et architecture » qui se présentera sous la forme d’un pavillon circulaire constitué d’un toit léger et d’un mur de pierres habitées par la faune et la flore, conçu par l’agence Chartier Dalix. « Ces architectes réfléchissent beaucoup à la manière dont les bâtiments peuvent, aujourd’hui, porter le vivant », a rappelé le commissaire général. Ce petit bâtiment s’installera avenue de Paris, face au château de Versailles.
Plus de 250 000 visiteurs attendus
Quelque huit grands débats sont également programmés, concentrés sur les trois premiers jours de la Biennale, ainsi qu’un parcours découverte dans la ville de Versailles, trois expositions hors les murs à Mantes-la-Jolie, Nanterre et la Roche-Guyon… Après le succès de la première édition (200 000 visiteurs), la région Ile-de-France, organisatrice de l’événement avec le soutien d’une quinzaine de partenaires, espère en accueillir 250 000 cette année.