La Baule reconstruit le remblai qui protégeait la ville depuis un siècle

La ville balnéaire a engagé la requalification de son front de mer, en particulier le mur de soutènement en pierre construit en 1927 qui assure le maintien du trait de côte face au phénomène d'érosion.

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La ville sera protégée sur 1,4 km par un nouvel ouvrage de soutènement.

Depuis le 11 juillet, le sable de la plage de La Baule (Loire-Atlantique) a été nettoyé et rendu aux vacanciers pour l'été. Deux chantiers s'y sont déroulés en parallèle avec, d'une part, le confortement des ouvrages de défense contre la mer et, d'autre part, l'aménagement d'une promenade de 1,4 km le long de la baie du Pouliguen qui s'étend sur 7 km. Ils reprendront en septembre. L'objectif est de livrer au printemps 2026 cette première étape - soit 800 m linéaires - de la requalification du front de mer.

Le confortement du perré (mur du remblai), fortement dégradé, constitue un projet structurant pour la baie. « La Baule dépend à la fois des quelque 70 000 arbres qui fixent la dune et du remblai qui empêche la mer de rentrer », explique Franck Louvrier, maire (LR) de La Baule Escoublac. « Cet ouvrage essentiel a été édifié de manière progressive, complète Loïc Mareschal, paysagiste chez Phytolab, maître d'œuvre du projet. Un mur de soutènement en pierre a été construit en 1927, puis, en 1962, la route départementale a été élargie avec un encorbellement sous lequel sont parfois installés des postes de secours, des locaux techniques ainsi que bars et restaurants de plage. »

Le remblai se compose donc d'une section en mur-poids maçonné (moellons) ou en béton armé, en bon état de conservation, et d'une autre en encorbellement. C'est cette partie de l'ouvrage qui concentre l'essentiel des défis techniques du chantier - et plus de 40 % des coûts - car l'équilibre y est assuré par une série de poutres-tirants installées tous les 5 m et ancrées dans des pieux à vis situés sous la chaussée actuelle. Les diagnostics ont révélé que l'état structurel de cette partie du remblai était très dégradé au point que la Ville a préventivement pris un arrêté interdisant le stationnement des voitures dans cette zone.

Démolition pour limiter les coûts

« Après un démarrage des travaux en octobre 2024, nous avons achevé les fondations en mars. Nous avons enchaîné avec la pose des derniers encorbellements, puis finalisé avec les opérations de clavetage afin de terminer avant l'été », précise Jean-Bruce Boisson, directeur d'exploitation chez ETPO, mandataire du groupement d'entreprises.

Deux solutions ont été retenues. Lorsque l'ouvrage comportait des locaux, il a été entièrement démoli et reconstruit à l'identique pour maintenir les surfaces exploitables sous l'encorbellement. Lorsqu'il n'en comportait pas, seules les saillies, les longrines et les poutres-tirants ont été démolies afin de limiter les coûts, les délais et le bilan carbone de l'opération. Un mur en béton qui repose sur des pieux à la tarière creuse et des poteaux avec une dalle en encorbellement plus petite a ensuite été construit devant l'ancien mur. « Cela nécessite d'empiéter de 1,50 m sur le domaine public maritime, ce qui nous a coûté 700 000 euros après un an de négociations avec les services de l'Etat » souligne le maire.

Pour se faire entendre, la Ville a insisté sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un simple aménagement de promenade mais bien du confortement d'une digue qui assure depuis près d'un siècle le maintien du trait de côte face au phénomène d'érosion. Davantage de place sera également accordée aux mobilités douces et aux espaces de convivialité, grâce à une réduction drastique de la place de la voiture et à la végétalisation. La promenade côté mer passe ainsi de 4 m à 13,60 m de large.

« Les ouvrages reconstruits ou restaurés protégeront la façade maritime pour les cent prochaines années », avance Alain Doré, directeur des services techniques, en précisant que la hauteur reste inchangée, soit « 1 m de plus que le niveau des inondations après la tempête Xynthia ».

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Une partie des ouvrages en encorbellement ont été démolis pour être reconstruits à l'identique. © Julien Gazeau / ETPO

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Coupe de principe de l'ouvrage en avancée sur le domaine public maritime avec maintien du mur existant. © Phytolab / FAA / Artelia

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Opération de clavetage des dalles de l'encorbellement. © ETPO

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Pour assurer une continuité visuelle, le voile de béton est habillé d'un parement en pierre. © Phytolab

Informations techniques

Maîtrise d'ouvrage : Ville de La Baule-Escoublac.

Maîtrise d'œuvre : Phytolab (mandataire), Artelia (génie civil), Franklin Azzi Architecture (locaux), Studio Vicarini (lumière), Oasiis (environnement), Magnum (urbanisme), ResPublica (concertation).

Entreprises : ETPO (mandataire), Colas et Gadais (terrassement et démolition), Charier TP (espaces publics).

Coût des travaux : 25 M€ HT pour 800 m linéaires.

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