Une année « quelque peu agitée ». C’est ainsi que Patrick Liébus, président de la Capeb, a qualifié celle qui vient de s’achever. Il s’exprimait, le 5 janvier, à l’occasion de la cérémonie des vœux de la Capeb. « Les turbulences que nos entreprises ont traversées, durant ces douze derniers mois, les ont conduites à être extrêmement réactives », a-t-il lancé. Il a rappelé la dramaturgie en deux temps de l’année 2011 : les espoirs soulevés par le premier semestre, durant lequel l’activité semblait repartir ; espoirs douchés à l’été, à cause du reflux de la crise financière qui a conduit le Gouvernement à prendre des mesures de rigueur impactant directement l’activité des entreprises du BTP. Toutefois, le bilan de 2011 ne devrait pas être mauvais notamment parce que la douceur hivernale a permis aux entreprises de travailler.
« L’augmentation de la TVA, ce sont nos entreprises qui la paieront »
Pour ce qui est de l’année 2012, le président de la Capeb se veut optimiste, sans toutefois se faire d’illusions. Il faut en effet, selon lui, s’attendre à souffrir des effets des plans de rigueur (rabotage du crédit d’impôt développement durable, passage de 5 % à 7 % du taux de TVA sur les travaux d’entretien-rénovation, recentrage du PTZ + sur la construction neuve…). « Si l’activité devrait tenir au premier semestre 2012, le deuxième s’annonce difficile, et je ne vous parle pas de 2013… » Il a par ailleurs rappelé que, concernant la TVA à 7 %, les conditions d’application des trois taux (5,5 %, 7 % et 19,6 %) n’étaient toujours pas clarifiées. « Nous devrions en savoir plus le 13 janvier », a-t-il précisé, regrettant l’impression d’improvisation qui accompagne ces décisions budgétaires. « Je souhaiterais également rappeler que ce sont nos entreprises, et non nos clients, qui devront financer le surcoût dû à cette augmentation de taux. » Ce qu’a déjà pu constater Jean-Jacques Châtelain, président de l’union «Peinture Vitrerie Revêtements» : «quand les acomptes n’ont pas été encaissés avant le 20 décembre comme le prévoit la réglementation, il est très difficile d’obtenir des clients qu’ils payent le différentiel de TVA. C’est donc à l’entrepreneur de le faire».
Comment les artisans devront-ils s’armer pour passer ces prochains mois peu porteurs ? Selon Patrick Liébus, ils devront encore et toujours s’adapter. En particulier aux marchés tirés par le développement durable. «Aujourd’hui, notre marque Eco-Artisan a été adoptée par 2300 entreprises. Elle a récemment été reconnue par le Grenelle de l’environnement», a-t-il rappelé. Par ailleurs, en guise d’outils de réflexion pour les entreprises, la Capeb a présenté le premier de ses « Cahiers de tendances », résultats de ses réflexions sur ce que sera un artisan en 2025. « Huit autres cahiers suivront, un pour chaque métier », a précisé Patrick Liébus.
Débattre avec les candidats à la présidentielle
En 2012, la Capeb espère également peser sur les débats lors de la campagne présidentielle. « Je souhaite que des représentants des candidats prétendant accéder au poste suprême viennent discuter avec nous lors de notre prochaine assemblée générale. Nous présenterons, par ailleurs, notre livre blanc de propositions à destination des candidats. »
La cérémonie des vœux a également été, comme chaque année, l’occasion de réunir l’espace d’une soirée les principaux acteurs du secteur de la construction. Etaient notamment présents le directeur général de Pro BTP, organisme de protection de sociale du BTP, celui de l’organisme de prévention de la branche (OPPBTP) ainsi que des représentants du tout nouvel organisme paritaire collecteur agréé du BTP « Constructys ». Sans oublier Philippe Pelletier, président du comité stratégique « Plan Bâtiment Grenelle », dont l’engagement, aux côtés de la Capeb, a été salué par Patrick Liébus.