La centrale de Gravelines se protège contre les événements climatiques exceptionnels

Le centre nucléaire de production d'électricité (CNPE) de Gravelines dans le Nord achève une série de travaux d’envergure pour atteindre les standards de sûreté dits post-Fukushima.

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L'intérieur du réservoir de la centrale nucléaire de Graveline
D'une capacité de 5000 m3, le réservoir de la centrale nucléaire sera coupé en deux par une épaisse paroi en béton.

La sécurité de la sécurité. Ainsi peut-on définir la construction des aménagements qui se déroulent actuellement à la centrale nucléaire de Gravelines. Pour faire face à des événements climatiques exceptionnels, type séisme ou tsunami, la plus grande centrale d’Europe de l’ouest avec six unités de 900 MW chacune a entamé dès 2014 un programme industriel destinés à suppléer des dispositifs de sécurité qui ne répondraient plus dans de tels cas, bien que le littoral nordiste n’y soit pas particulièrement exposé. Objectif : rejoindre les standards internationaux de sûreté.

”En cas de perte des alimentations électriques et/ou de la source froide, la centrale nucléaire doit disposer d’un apport en eau supplémentaire pour refroidir les installations du bâtiment réacteur - générateur de vapeur et circuit primaire - et de la piscine d’entreposage du combustible pendant plusieurs jours, en complément des installations existantes”, explique Stéphane Commelin, directeur délégué technique.

Un réservoir, des puits et un dense réseau de VRD

Concrètement, trois composantes forment ce dispositif d’appoint en eau ultime, dont le démarrage de la construction a débuté en 2021 pour un achèvement prévu fin 2025. Pour les unités numéro 3, 4, 5 et 6, quatre puits de 22 m de profondeur sont équipés de pompes de 10 bars de pression et 19 KW de puissance qui permettent de puiser de l’eau dans la nappe phréatique grâce à un marché réalisé par la Sade.

Ils sont complétés d’un réservoir destiné à refroidir en dernier recours les unités de production n°1 et 2. D’une hauteur de 11 m pour 26 m de diamètre, il dispose de murs de 60 cm d’épaisseur afin de contenir un volume total de 5 000 m3 d’eau. De quoi tenir trois jours en autonomie avant une éventuelle réalimentation en eau par d’autres puits. Au global, 2000 m3 de béton armé de 270 t d’acier forment cette cuve géante dont la maîtrise d'œuvre est confiée aux équipes de Spie Batignolles, mandataire, avec Bocard, Sites et le bureau d’études Egis. “Le fait de recourir à deux ressources différentes (les puits et le réservoir) permet de limiter les risques”, explique Stéphane Commelin.

A cela s’ajoute un vaste réseau de VRD pour assurer le lien entre les puits, le réservoir et l’alimentation en électricité des pompes. Soit 1,3 km de tuyauteries et de fourreaux électriques, déjà réalisés. Au total, ce chantier représente un investissement de 44 millions d’euros HT.

Un programme industriel à 4 milliards d’euros

La construction du réservoir en cours, représente la dernière étape des chantiers de mise au standard de sûreté et de sécurité post-fukushima. Car depuis 2020, ce programme industriel a déjà, entre autres, permis la réalisation et mise en exploitation de six diesels d’ultime secours (DUS) afin de disposer d’une source d’électricité hors centrale. La construction d’une digue de protection périphérique anti-inondations s’est achevée en 2022 tandis que celle du nouveau centre de crise local (CCL), sorte de bureau-bunker pour piloter une crise liée à un événement climatique se terminera à horizon 2025. Soit au global un investissement de 4 milliards d’euros, études comprises, entre 2014 et 2028. Pour des dispositifs que le maître d’ouvrage espère bien ne jamais avoir à utiliser.

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