La climatisation solaire devient économiquement crédible. Depuis dix ans, un champ de capteurs sous vide de 130 m2 couplé à un absorbeur à eau chaude à bromure de lithium assure le rafraîchissement de la cave des producteurs de Banyuls, dans les Pyrénées-Orientales. S'appuyant sur cette expérience, le concepteur, la société perpignanaise Tecsol, a impulsé un projet européen de recherche-développement Solarclim 2000 qui prévoit neuf réalisations expérimentales dont cinq en France (1). La plus avancée concerne le nouveau siège de la direction régionale de l'Environnement de la Guadeloupe. Un réseau de 61 m2 de capteurs (35 kW) devrait produire 50 % des besoins énergétiques nécessaires à la climatisation du bâtiment, le complément étant fourni par une chaudière au gaz. Temps de retour attendu pour cet investissement : dix-sept ans (avant subventions).
Démarche HQE
Les autres installations équiperont le CSTB à Sofia-Antipolis, l'usine du fabricant de capteurs solaires Giordano à Aubagne (Bouches-du-Rhône), l'hôtel Novotel de Porticcio (Corse du Sud), ainsi que Tecsol. Le programme en cours doit permettre de tester différentes configurations en vue d'optimiser le procédé. « Notre objectif est de détecter les niches dans lesquelles ce système sera rentable, indique André Joffre, P-DG de Tecsol. Le faible prix de l'électricité en France, en période estivale, ne favorise pas l'amortissement de telles installations, mais le potentiel est très important dans les DOM-TOM et au sud de la Méditerranée. »
Les promoteurs de la climatisation solaire misent également sur le développement de la démarche de haute qualité environnementale (HQE), propre à mettre en valeur les atouts environnementaux de cette technique : utilisation de l'eau comme liquide frigorigène, consommation électrique quinze à vingt fois inférieure à celle d'un compresseur, absence de bruit et allongement de la durée de vie des équipements.
(1) Le projet Solarclim 2000, coordonné par Tecsol, associe les industriels Viessmann et Giordano, les organismes Ademe et l'Institut catalan de l'énergie (Icaen).
DESSIN : Le projet le plus avancé est celui des nouveaux locaux de la direction régionale de l'Environnement de la Guadeloupe. Livraison en automne 2002.