Accompagnée de l’agence d’architecture Foster + Partners, du cimentier Lafarge Tarmac, du spécialiste de la préfabrication en béton Buchan Concrete ainsi que d’ABB, groupe helvético suédois spécialisé dans la conception de robot, la branche britannique du groupe Skanska veut devenir leader dans l’impression de bâtiments.
Le 24 novembre dernier, cette dernière a signé avec l’université de Loughborough, ville du centre de l’Angleterre, un accord l’autorisant à utiliser, sous licence, la technologie d’impression 3D en béton développée au sein de l’établissement universitaire.
Une équipe de chercheurs de la “School of Civil and Building Engineering” de l’Université de Loughborough travaille, depuis 2007, à la conception d’un bras mécanique portant une tête d’impression capable de réaliser, en béton, toutes les formes sortant de l’imagination des architectes. Les scientifiques parlent désormais d’imprimante 3D de seconde génération. Utilisant la technique dite de stéréolithographie, les objets prennent forme par superposition de tranches fines de matière.
Cette technique est également utilisée par une autre imprimante en béton en cours de développement Outre-Manche. Son inventeur, Enrico Dini, Italien, passionné de robotique s’est installé à Londres pour que son rêve, concevoir une imprimante capable de réaliser des édifices en un temps record, se transforme en business. Bien que sa machine baptisée D-Shape ne soit pas encore entrée en phase d’industrialisation, elle est, d’ores et déjà, proposée avec licence d'exploitation. Enrico Dini invite même les entreprises à pré-réserver une imprimante D-Shape afin de bénéficier d’une exclusivité commerciale.
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Ce dernier souhaite gagner du temps dans la course à l’impression 3D en béton et ainsi devenir le « père » de la démocratisation de l’impression en béton. Mais avec son nouveau partenariat, Skanska UK lui empêche de réaliser une échappée en solitaire. Toutefois, cette dernière n’envisage pas, pour l’heure, d’imprimer la structure et l’enveloppe complète d’un bâtiment.
Interrogée par LeMoniteur.fr, Skanska UK ambitionne d’utiliser l’impression 3D seulement pour la réalisation d’éléments complexes, difficilement réalisables avec les technologies actuelles, d’une dimension comprise dans un parallélépipède de quatre mètres de longueur, deux mètres de largeur et de profondeur. Cette imprimante, que Skanska UK souhaite, dans un premier temps, utiliser uniquement avec ses partenaires, servira aussi bien à la construction de bâtiments que d’infrastructures. A la différence de la préfabrication en usine, les éléments en béton pourront ainsi être réalisés dans des « manufactures mobiles volantes » qui seront installées sur le chantier ou à proximité.
Après le Fish and chips et la locomotive à vapeur, l’imprimante à bâtiments pourrait bien être la prochaine invention britannique à s’exporter dans le monde entier….