Alors qu’un des mots d’ordre de cette rentrée scolaire 2022, jeudi 1er septembre, a été «plus de sports à l’école» et que Santé Publique France a lancé dans la foulée une campagne pour faire «bouger les ados», un établissement francilien, le lycée Michelet de Vanves (Hauts-de-Seine), a désormais tous les atouts pour convaincre ses élèves des bienfaits de l’activité physique. Ses équipements ont été entièrement repensés et tout juste livrés par l’agence Explorations architecture, avec les paysagistes de Base.
Ancienne seigneurie
Cette cité scolaire qui accueille chaque année aux alentours de 2 000 collégiens, lycéens et élèves de classes préparatoires est située à l’emplacement d’une ancienne seigneurie de la ville, dont les origines remontent au XIVe siècle. Une longue histoire qui lui donne l’avantage d’être dotée à la fois d’un château du XVIIe signé Jules Hardouin-Mansart et d’un parc classé d’environ 17 ha.
Dans ce cadre exceptionnel, la bande sud-ouest du grand jardin, celle que longe le bien nommé boulevard du Lycée, est occupée par des équipements sportifs en enfilade. Dans la continuité d’une piscine brutaliste, réalisée en 1964-1965, toute cette séquence de piste d’athlétisme ou terrains de football a donc été rénovée, mais aussi complétée par la réalisation de deux bâtiments : un pavillon rassemblant l’accueil et les vestiaires et une structure ouverte, couvrant des terrains de basket et de handball, auquel il faut ajouter un tout petit local de rangement. Tous s’insèrent avec discrétion et élégance dans ce site arboré en jouant sur l’usage du bois et une grâce structurelle certaine.

Ainsi l’aire sportive a des allures de grande nappe de poutres de bois croisées, recouverte d’une membrane translucide simple épaisseur en ETFE, flottant au-dessus du plateau sportif. «L’idée était d’avoir un espace le plus ouvert possible et une couverture simple et légère, du moins en apparence car elle est en réalité de conception très complexe», souligne Benoît le Thierry d’Ennequin, architecte cofondateur d’Explorations.
Fine colonnade
Pour permettre de libérer une surface de 2 310 m² de tout poteau intermédiaire, cette toiture de 55 x 42 m à grands croisillons est mixte : l’essentiel des poutres sont en lamellé-collé de pin, à part quatre d’entre elles en acier habillé de bois qui, aux angles, assurent la stabilité de cette toiture qui repose sur un grand cadre périphérique métallique. Le tout est porté par une colonnade de fins poteaux en acier également.

Il faut y regarder à deux fois pour réaliser que cette couverture n’est, par ailleurs, pas plane : elle ondule entre 7 m – hauteur requise par la pratique sportive – et 10 m, le maximum autorisé par le PLU. La toiture est ainsi plus haute au centre des terrains, se rabaisse ensuite avant de se relever aux quatre coins. Ce mouvement assez imperceptible a été dessiné pour permettre la collecte des eaux pluviales dont les descentes sont dissimulées dans 12 des poteaux porteurs.

«Nous avons souhaité créer comme une canopée artificielle à hauteur des arbres historique du parc, poursuit l’architecte. Et le pavillon d’accueil a été pensé dans le même esprit.» L’édifice tout de bois vêtu et recouvert d’un toit en pagode procède d’une autre logique structurelle. Cette fois, la couverture repose sur les voiles de béton intérieurs qui constituent les murs des vestiaires, sanitaires et locaux techniques, tandis que la façade est non porteuse.
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Le bâtiment est donc ceint par un double rideau léger de verre, puis à l’extérieur de claustras de bois, qui ne sont pas toute hauteur mais qui assurent l’intimité des lieux. Un des angles est occupé par le poste du gardien qui devra, notamment assurer la surveillance des entrées et sorties du public qui sera autorisé à utiliser ces équipements, hors des temps scolaires. En 2022, ce sera donc plus de sport aussi pour les habitants de Vanves.
FICHE TECHNIQUE
Maîtrise d’ouvrage : Région Ile-de-France ; déléguée : IDF Construction durable.
Maîtrise d’œuvre : Explorations architecture, architecte mandataire ; Base, paysagiste mandataire ; 22 Degrés, paysagiste.
BET : Techni’cité (ingénierie VRD), EVP (structure), Solab (ingénierie climatique).
Calendrier : concours : 2016 ; permis de construire : 2019 ; livraison : 2022.
Entreprises : ART DAN (terrassements, VRD, terrains sportifs), Lifteam SAS (structure, menuiseries, revêtements), Technifence (serrurerie et mobilier), LC Thermic (fluides), Roussel Paysage (plantations).
Montant de travaux : 5 371 000 € HT.