Mobile, un chantier l’est par définition ; même s’il concerne la construction d’un immeuble. Les équipes disposent rarement d’assez de temps etde place pour mettre en œuvre des équipements informatiques sédentaires. Quelques entreprises détournent le problème en embarquant dans des véhicules du matériel informatique: PC doté de carte de connexion à l’Internet en situation de mobilité (PCMCIA) et imprimante. Les autres bénéficient du développement d’outils et de terminaux mobiles qui prennent en compte les impératifs et les contraintes du BTP et leur permettent de télégérer leurs chantiers.
Des applications inédites
Durcis ou renforcés, étanches à l’eau et à la poussière, les nouveaux téléphones mobiles, ardoises numériques, ordinateurs portables ou assistants numériques personnels permettent de travailler in situ, en position de mobilité. Mieux, de nombreuses applications logicielles permettent de faire communiquer ces terminaux entre eux ainsi qu’avec des ordinateurs distants et les bases de données des entreprises. Dans ce cas, elles s’appuient sur les capacités des réseaux de téléphonie mobile, GSM et GPRS, déjà déployés à travers la France. Depuis quelques mois, elles peuvent également utiliser plus de «bande passante» avec la téléphonie mobile de troisième génération basée sur la technologie Edge (Orange, Bouygues Télécom) ou UMTS (Orange, SFR).
En premier lieu, les salariés du BTP – grands consommateurs de téléphonie en situation de mobilité – découvrent les nouveaux usages des téléphones mobiles de dernière génération, les «Smartphones». Ces terminaux portent des applications inédites, comme «push to talk». Cette fonction permet de se servir du téléphone mobile comme d’un talkie-walkie. Les utilisateurs échangent des messages vocaux courts en appuyant simplement sur un bouton avec l’avantage d’une portée d’émission/réception illimitée. D’autres applications ne sont pas encore au point, comme la «photographie mobile» dont la qualité est jugée insuffisante.
Les applications sur téléphone mobile qui percent s’inscrivent dans une notion d’entreprise étendue et en continuité d’applications informatiques existantes : agenda et messagerie électroniques relayés, partage de documents de travail, remontées d’informations et de rapports ou localisation d’effectifs. Par exemple, en équipant les chauffeurs de téléphones-GPS, un négociant ou un fabricant de béton prêt à l’emploi peut localiser les camions d’approvisionnement. Il vérifie l’alimentation continue d’un chantier, peut facturer les temps d’attente ou dérouter un camion.
Retrouver son bureau sur le chantier
L’essor du chantier mobile s’illustre aussi à travers celui des assistants numériques personnels (PDA). Il y a trois ans, les opérationnels du BTP appréciaient moins cet outil que les cadres financiers. Puis, les éditeurs de logiciels qui équipent les entreprises du bâtiment ont commencé à installer des interfaces entre leurs applications fonctionnant sur le PC de bureau et l’ordinateur de poche. L’objectif est de pouvoir consulter, où que l’on soit, l’historique des clients, la gestion du planning, l’état du stock… Une dizaine d’éditeurs jouent des coudes sur ce créneau: Systemlog (Batipoche), Winlog (Ti@mp Nomade), Apibat (Batinomade) ou encore Sage Dynalog partenaire de Bouygues Télécom pour distribuer sa Suite mobile bâtiment. D’autres démarchent des spécialistes, comme les géomètres topographes, pour des applications de métrés: All Systems (Viz’All) et Measurix (Tripod).
Enfin, lorsque le téléphone mobile et le PDA trouvent leurs limites en termes de mémoire ou de taille d’écran, d’autres supports prennent le relais. L’ordinateur portable reste la référence, mais le dernier équipement en vogue est un de ses dérivés: la tablette PC communicant. Pesant moins de 2 kg, cet ordinateur séduit par ses capacités mémoire, son écran de grande taille et sa carte communicante PCMCIA qui le connecte à l’entreprise via les réseaux de téléphonie mobile.
Ces équipements dépassent désormais le stade du simple gadget et intègrent le quotidien des acteurs du BTP. Ils offrent en effet des gains de productivité et des sources d’économies non négligeables.
