«Au dernier recensement, Succieu (Isère) comptait 711 habitants, observe l’architecte grenoblois Guillaume Girod. C’est dire que, pour ce village rural, le petit équipement est le projet de la décennie. » Ce dernier consistait à remplacer une salle des fêtes vieillissante, adjacente au terrain de rugby, tout en conservant le vestiaire des joueurs à proximité. La maîtrise des coûts d’opération a finalement permis d’ajouter au programme un local supplémentaire, qui est venu se substituer au vestiaire. Le budget serré a conduit l’architecte à cultiver la simplicité. « Mieux valait ne pas déparer ce paysage agricole de granges en pisé et de pavillons des années 1980. Malgré la vogue du bois, l’idée était de privilégier le savoir-faire des maçons locaux et l’architecture vernaculaire. » C’est pourquoi le bâtiment principal se réapproprie l’image de la grange et se décline en quatre modules assemblés en peigne, mais interconnectés. Seul un pignon est conservé en rampant, l’autre est droit. Nul maniérisme : les volumes sont simples. La toiture, sans émergence, offre une cinquième façade à l’étanchéité colorée, assortie à la lasure du béton.
Volumes et motifs géométriques
Cette sobriété formelle n’a pas pour autant empêché l’architecte d’apposer sa touche, en s’appuyant sur la technicité des entreprises, avec un pignon ouest rythmé de perforations ovoïdes aléatoires (mur coulé en place avec 99 mannequins de polystyrène). « Ce motif, librement interprétable, évoque pour beaucoup un ballon de rugby », souligne Guillaume Girod. Il signale efficacement l’équipement, surtout la nuit, quand l’éclairage public est faible. Un même souci d’efficacité préside aux espaces intérieurs, qui se distinguent par les jeux de hauteur et d’imbrication des toitures. La salle festive, équipée d’un sas formé par le premier module (cuisine et sanitaires), pourra être utilisée, par exemple, pour le verre de l’amitié des rugbymen, sitôt sortis du vestiaire.



