En 2022 déjà, au sortir de la pandémie de Covid-19, le salon s’était offert une édition de tous les records avec 607 exposants et 14 000 visiteurs. Malgré un contexte économique tendu, notamment dans le secteur de la construction, l’édition 2024 s’annonce prometteuse avec 630 exposants en provenance de 40 pays.
Une des particularités de ce salon est qu’il regroupe l’ensemble de la filière allant des propriétaires forestiers et scieurs aux industriels et architectes prescripteurs de solutions bois. « La question de la filière forêt est liée à sa valorisation, a déclaré Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, qui a visité le salon dès l’ouverture. On maintiendra, entretiendra et plantera des forêts que si il y a une valorisation du bois ».
On maintiendra, entretiendra et plantera des forêts que si il y a une valorisation du bois.
— Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture
« Nous croyons sincèrement que le bois est un matériau d’avenir, aujourd’hui plus que jamais. C’est une philosophie qui nous anime depuis plus de 20 ans et qui a présidé à la création du salon en 1992, à une époque où le bois était considéré comme “ringard” » rappelle Jean Piveteau, président du salon. « Cette mutation de la place du bois dans la société se perçoit directement sur les stands des exposants : au tout début du Carrefour international du bois, il y avait bien moins de produits transformés qu’aujourd’hui » poursuit-il.
Le bois répond aujourd’hui à de nombreuses problématiques dans les secteurs de la construction ou de l’énergie, il joue un rôle sociétal majeur dans la décarbonation de notre économie. Pour mieux mettre en cohérence et valoriser les différents métiers de la filière bois, Fibois Pays de la Loire, organisateur du salon, a mis en place une nouvelle organisation avec quatre grands secteurs : dans le hall XXL, sciage, forêt (29 % des exposants) et négoce du bois (18 %) ; dans le hall 1, les parquets (10 %) ; dans le hall 2, les panneaux (13 %) ; et dans le Grand Palais et sa mezzanine, la construction (23 %) et les services (7 %). Le salon accueille également des évènements internationaux comme le Forum européen du pellet ou locaux comme l’Université d’été du collectif biosourcé des Pays de la Loire.

Après l’édition record de 2022, les visiteurs sont venus en nombre pour cette édition remaniée avec une nouvelle sectorisation. © Marc Roger / CIB
Le bois tire son épingle du jeu
D’année en année, le bois de construction ne cesse de prendre de l’ampleur. Mais alors que l’immobilier traverse une crise historique, le matériau bois tire son épingle du jeu. « Les courbes ne se ressemblent pas et le bois repart déjà à la croissance de façon plus importante que les autres matériaux » note Jean Piveteau.
Le bois repart déjà à la croissance de façon plus importante que les autres matériaux.
— Jean Piveteau, président du CIB
Selon les prévisions de la FFB, les mises en chantier devraient en effet reculer de 16 % sur un an l’année prochaine, quand les permis de construire délivrés diminueraient, eux, de 12 %. Mais les professionnels du bois comme le groupe Malvaux constatent tout de même des signes encourageants de reprise tout comme le groupe Rose présent avec les filiales Norsilk et Protac. « Notre secteur est moins touché que le gros œuvre grâce aux rénovations ou agrandissements de maison. Nous ressentons un intérêt fort dans l’aménagement extérieur notamment grâce à la facilité et la versatilité d’utilisation du bois ».
A l’image du groupe breton ISB, la filière industrielle bois construction s’organise pour développer le bois d’ingénierie. Le groupe, fondé à l’origine par François Pinault et désormais indépendant, a mis en place des partenariats avec des grands industriels européens pour proposer une offre globale bas carbone sur le marché français. « Après Metsä Wood et ses produits d’ingénierie comme le Kerto LVL et Masonite Beams pour qui nous distribuons en exclusivité les poutres en I Swelite, nous avons conclu, il y a quelques jours, un partenariat avec le groupe autrichien de CLT Hasslacher » annonce Benjamin Bodet, directeur général du Groupe ISB.
Pour ces grands industriels européens, la France, deuxième pays d’Europe pour la construction, est un marché prometteur malgré la crise du moment. Celle-ci semble moins affecter le bois que les autres matériaux comme le béton. Cette conjoncture pourrait ainsi constituer une opportunité d’augmenter la part de marché du bois dans la construction et générer paradoxalement de la croissance dans un secteur en décroissance.
Pour autant, la construction ne représente toujours qu’une faible part de marché pour la filière bois soit un peu plus de 6 % du marché du logement et 28 % des extensions-surélévations. Sur le marché non résidentiel neuf, 18,3 % des chantiers étaient en bois en 2022.