Mis en sommeil pendant le confinement à cause de la crise sanitaire, le chantier du CHU de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe a repris le 11 mai avec une ambition clairement définie. « Notre objectif est de tenir autant que possible le calendrier. Cet équipement de santé est vital pour la nation, d’où l’urgence de le livrer sans perte de temps, en 2023 », rappelle Laurent-Marc Fischer, architecte associé chez Architecturestudio, en charge du projet.
A mi-juin, sur l’ensemble qui s’organisera en six bâtiments principaux pour une surface totale de 85 000 m2 SDO, environ 45 % du gros œuvre est déjà réalisé. « Le gros œuvre du bâtiment d’accueil est achevé. Sur les quatre édifices dédiés aux hospitalisations, l’un est presque terminé, deux autres sont à mi-parcours et la construction du dernier doit débuter dans quelques mois », résume Laurent-Marc Fischer. Le bâtiment de service et de logistique est à 25 % d’avancement. Quant au bâtiment témoin, le second œuvre est en cours d’achèvement.

325 personnes au 1er juillet
Si 170 ouvriers étaient à pied d’œuvre dès le 11 mai, ils sont désormais 210 sur le site et quatre des neuf grues se sont remises à tourner. « Et la montée en puissance s’accélère. Nous tablons sur un retour des effectifs au complet pour le 1er juillet avec 325 personnes », poursuit l’architecte. Pour lui, cette reprise crescendo tient aussi à l’éloignement géographique de la maîtrise d’œuvre, puisque « les équipes travaillent en BIM depuis la conception et que les plans d’exécution sont visés numériquement ».
L’une des craintes portait sur les approvisionnements, or « les entreprises nous ont indiqué que le port de Guadeloupe a continué de fonctionner durant tout le confinement ». La seule contrainte a porté sur les agrégats du béton, des matériaux en provenance de l’île voisine de la Dominique. « Les trois semaines de stocks nous ont permis de tenir en attendant que l’entreprise de travaux obtienne des autorisations spécifiques », indique-t-il.
Adaptation post-coronavirus
Concernant les installations sanitaires, les bases vies d’avant la pandémie ne sont plus suffisantes pour accueillir la totalité des effectifs. Afin de pallier au manque de bungalows qui mettraient quatre mois à arriver de métropole, c’est le bâtiment d’accueil qui sera converti en base vie de façon provisoire. Les travaux de second œuvre y reprendront plus tard. Le délai de livraison sera donc décalé d'autant.
Cas particulier ici, les médecins du CHU actuellement en fonctionnement sur l’île ont aidé les acteurs du chantier à définir et à mettre en place des règles sanitaires adaptées, ensuite mises en applications par le coordonnateur SPS. Une démarche qui pourrait avoir des effets à plus long terme puisque les architectes, en concertation avec les professionnels de santé, ont décidé de revoir leur copie en conséquence. Laurent-Marc Fischer indique : « nous réfléchissons avec les médecins à de petits aménagements programmatiques à la suite du Covid-19. Ils resteraient limités, puisque le CHU a été conçu pour la gestion de crises sanitaires ».
Maître d’ouvrage : CHU de la Guadeloupe
Mandataire maîtrise d’ouvrage : Groupement Icade/Semsamar
Maîtrise d’oeuvre :
Architecte mandataire : Architecture-Studio
Architectes associés : Babel, L’Agence
Bureau d’Études Techniques : Ingérop
Eco-Cités, Dynamique concept, Pierre Angulaire, Agence Ter, Caraïbes Paysage, Etec, Tecsol Antilles, DAC Antilles, Acoustique Vivié & Associés, Tess, Vulcanéo, Les Éclaireurs.
OPC : Egis
Bureaux de contrôle : Groupement Socotec/Bureau Veritas
CSPS : Socotec
Géotechnicien : Antilles Géotechnique
AMO HQE : Setec
Entreprises de construction :
- Terrassements généraux : Groupement EDT/STPA
- Préparation du paysage : Groupement Bac&Jardins/Jashi
- Installation initiale de chantier : ICM
- Lot D construction, fluides et équipements : Groupement Pizzarotti/Sodatrom
- Lot E espaces extérieurs : Groupement SGEC/Urbaclo TP/Gaddarkhan
- Lot F finitions : Groupement Pizzarotti/Sodatrom