Le logement de demain est déjà en construction dans plusieurs régions

Inventer le logement de demain, les professionnels ont déjà commencé et leurs conceptions sont déjà pour certaines sur le terrain.

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L'architecte Patrick Nadeau a créé une maison-vague. Ses deux principales originalités : elle sera presque entièrement végétalisée et elle reposera sur une dalle surélevée.

La ministre du Logement lançait lundi 4 mai son programme "Logement design pour tous" visant à inciter les professionnels à innover ensemble pour mieux répondre aux nouvelles attentes des Français en matière d'aménagement des logements. Or, dans plusieurs régions déjà, les professionnels ont pris l'initiative.

Reims : cinq maisons d'architectes

A Reims, c'est un bailleur social qui a lancé le défi. L'Effort rémois, principal bailleur social de Champagne-Ardenne a posé la question à cinq architectes choisis parmi une douzaine de candidats "Dans quels types de logements habiterons-nous en 2020, et quel y sera notre mode de vie ?" (voir le portfolio ci-dessus). Frédéric Coqueret, Samuel Delmas, Gaëtan Engasser, Xavier Humbert et Patrick Nadeau vont bel et bien construire leur maison. Ils n'ont pas eu le choix du lieu : dans un lotissement classique à Sillery, près de Reims, chacun dispose d'une parcelle pour exprimer sa vision. Les travaux seront lancés fin 2009, pour une livraison prévue pour fin 2010.

Marseille : une ville verticale

A Marseille c'est le syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône qui a présenté un projet de "Tour Prado" pour "dépasser les règles et explorer de nouvelles limites architecturales". Ni totalement réel, ni purement fictif, ce bâtiment de 33 étages et de 130 m de haut pourrait s'élever en lieu et place de l'immeuble abritant le siège du syndicat, sur l'avenue du Prado. Dessinée collectivement par plusieurs membres du SA 13, la "Tour Prado" développerait 5 000 m² de bureaux, 3 600 m² de logements, 1 100 m² de jardins suspendus et aucun parking. Premier édifice à énergie positive de la cité phocéenne, elle est conçue comme "une ville verticale". "On y habite, on y travaille, on s'y cultive et surtout on y côtoie ses proches, ses voisins, décrit Rémy Marciano, l'un des auteurs du projet, La tour incarne l'identité marseillaise, faite de diversité, de collage, de mixité de tissus et de paysages". Un exercice de style, pour l'instant en tout cas, qui permet aux professionnels de réfléchir sur la ville de demain.

Villevanir teste six systèmes constructifs

Enfin la Fédération française du bâtiment met en œuvre dans le Pas-de-Calais depuis un an, une opération pilote de construction de six maisons individuelles. Ces trois ensembles de deux maisons mitoyennes sont construites à Loos-en-Gohelle, dans la communauté d'agglomération de Lens-Liévin. Elles servent aussi, le temps de leur construction, de vitrines en temps réel des métiers du bâtiment. Villavenir, ce sont six maisons et six concepts constructifs différents qui permettent de comparer les avantages respectifs du bois, du béton, de l'acier et de la brique.

Les projets Villavenir se veulent techniquement innovants, « sans être des laboratoires, car tout doit pouvoir se dupliquer sur un chantier classique », précise Alain Bernard, chef de projet Villavenir au sein de la FFB. Les modèles constructifs permettront de multiplier les ateliers de formation sur site et de comparer chacune des filières. Tous les syndicats de métiers ont donc travaillé au cahier des charges techniques pour ce projet qui concentre tous les messages que la profession souhaite développer : la formation, le décloisonnement, l'offre globale, l'amélioration de l'image de la profession et enfin le défi énergétique. C'est en effet le cœur de cette initiative présentée au groupe n°1 du Grenelle de l'environnement, et soutenue par l'Ademe et le conseil régional. Les constructions doivent atteindre le label BBC, bâtiment basse consommation, soit 50 kWh/m².an corrigé du coefficient régional, soit 65 kWh. Cet objectif doit être atteint en moyenne annuelle et des apports énergétiques compensatoires (solaire, géothermie...) sont possibles. Le tout dans une enveloppe de 150 000 euros hors foncier, pour des maisons qui pourront évoluer avec leurs occupants (chambre supplémentaire, vieillesse...) et accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Pas encore livré, Villavenir a déjà trouvé preneur. Benoît Loison, gérant de la SCI Villavenir en tant que président de la FFB Nord Pas-de-Calais, a remis en décembre 2008 les clés symboliques des six maisons à leur nouveau propriétaire, Michel Vancaille, président de Pas-de-Calais Habitat. Cette opération pilote va pouvoir être étudiée dans le temps par un des plus grands bailleurs régionaux.

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