Le Lyon-Turin creuse son sillon

Tunnel -

Côté français, les travaux de reconnaissance de la galerie touchent à leur fin, tandis que d'autres aménagements prennent forme à la surface.

 

Réservé aux abonnés

A Saint-Martin-de-la-Porte (Savoie), la construction du tunnel de reconnaissance de près de 10 km jusqu'à La Praz entame sa dernière ligne droite. Cette première étape du chantier de la liaison ferroviaire Lyon-Turin a nécessité une excavation au tunnelier qui s'est achevée en septembre 2019, après trois ans de travaux. A présent, sur ce lot situé côté français, il ne reste plus qu'à terminer la section de 1,3 km en méthode traditionnelle.

Cette opération implique d'examiner et de traverser le front houiller, une zone géologique très hétérogène - composée de grès, de schistes, d'argilite et de veines de charbon - ce qui rend les sols très instables lors du creusement.

Image d'illustration de l'article
PHOTO - 21993_1320201_k5_k1_3067411.jpg PHOTO - 21993_1320201_k5_k1_3067411.jpg

 

Sonder le terrain. Les travaux ont débuté en 2017 à l'explosif, mais ce terrain, le plus difficile de la section souterraine, nécessite une excavation à attaque ponctuelle. Différentes techniques y sont actuellement testées. Tout au long de la progression des opérations, des sondages sont réalisés pour affiner les études de cette zone géologique et anticiper les futures excavations. Suite aux différents retours d'expérience de ces dernières années, deux fronts sont désormais creusés à chaque extrémité de l'ouvrage. Ils se rejoindront à la fin du chantier, en 2021.

A la mi-juin 2020, les équipes avaient bouclé 604 m sur les 1 330 prévus, malgré les imprévus engendrés par la crise sanitaire. « Au moment de l'annonce du confinement à la mi-mars, bien que nous n'ayons jamais interrompu nos travaux, nous avons dû temporairement arrêter notre front d'excavation. Cette opération a finalement repris le 14 avril avec des procédures adaptées, en particulier lors de la pose des cintres de soutènement », témoigne Salvatore Maureddu, responsable de la prévention du lot SMP4.

Image d'illustration de l'article
PHOTO - 21993_1320201_k6_k1_3067413.jpg PHOTO - 21993_1320201_k6_k1_3067413.jpg

Excaver à l'air libre. En parallèle de l'excavation du front houiller, les autres travaux d'édification de la ligne ferroviaire avancent. Ceux de la tranchée couverte de Saint-Julien-Montdenis, qui assurera la jonction entre la section à l'air libre et la partie souterraine du tracé, se poursuivent. La création de cette « boîte en béton » de 80 m de long confronte plusieurs techniques de génie civil et de terrassement.

Réaliser cet ouvrage a d'abord conduit à dévoyer l'autoroute A43 et la route départementale 1006, sous lesquelles la future galerie passera. Cette opération, débutée en février 2019, a nécessité une immense excavation depuis la surface. Dans ce qui ressemble désormais à une mine à ciel ouvert de 18 m de profondeur, près de 200 000 t de déblais ont été évacuées.

Image d'illustration de l'article
PHOTO - 21993_1320201_k7_k1_3067415.jpg PHOTO - 21993_1320201_k7_k1_3067415.jpg

 

Aménager l'environnement. Quatre étapes jalonneront la couverture, dont deux seront achevées au 15 août. La plus complexe sera aussi la dernière. Le coulage des voiles doit être en effet mené sous le tracé originel de la RD1006. « Nous devrons d'abord repositionner les voies autoroutières, dévoyées au préalable pour mener à bien les trois premières phases, sur leurs axes initiaux. Cette opération amènera l'A43 au-dessus du toit de la galerie. La RD1006 restera déroutée le temps de créer les éléments en béton de cette zone. Pendant ce temps, nous continuerons à assurer la stabilité du terrain », décrit René Benetti, surveillant des travaux pour la maîtrise d'œuvre. Le chantier devrait prendre fin le 15 novembre, et ce malgré les semaines de suspension induites par la pandémie.

Image d'illustration de l'article
PHOTO - 21993_1320201_k8_k1_3067418.jpg PHOTO - 21993_1320201_k8_k1_3067418.jpg

Enfin, côté rive gauche de l'Arc, la rivière qui sillonne la vallée de la Maurienne, la construction des digues est désormais bien entamée. Celles-ci assureront, sur 800 m de long, la protection contre les inondations de la plate-forme par laquelle passera la ligne ferroviaire. Pour ce faire, près de 50 000 t de roche « liaisonnée » devraient être mobilisées. L'achèvement de ces travaux en surface est prévu pour la fin de l'année 2021, tout comme ceux de la partie souterraine.

Le chantier entrera ensuite dans une dernière phase pour laquelle de nouveaux marchés de travaux ont été lancés. Ils permettront d'achever cette ligne de chemin de fer gigantesque, dont la longueur totalisera 270 km, dont 57,5 km pour le seul tunnel transfrontalier. Les résultats des appels d'offres sont attendus sous peu.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires