Arcachon au XIXe siècle : ville d'eaux, de jeux et de fêtes, reliée à Paris par le chemin de fer, où les architectes édifient des maisons bourgeoises, traduisant la personnalité originale de leur propriétaire en une multitude de détails précieux. Cent cinquante ans plus tard, la station balnéaire (11 500 habitants) s'est banalisée : le béton a proliféré sur le front de mer, les petits logements en résidences secondaires ont supplanté les grandes maisons individuelles anciennes, des immeubles à étages occultent les vues jadis ménagées sur le Bassin, la forêt s'est appauvrie. Une exception : la ville d'hiver, quartier protégé au titre du patrimoine, avec ses demeures de prestige et ses riches jardins et quelques maisons disséminées dans d'autres quartiers.
L'équipe municipale élue en 2001, conduite par le maire Yves Foulon, entend réveiller la « belle endormie » en faisant de l'urbanisme sa priorité. Deux urbanistes, dont une juriste, ont été recrutés pour rédiger le plan local d'urbanisme (PLU) en collaboration avec l'architecte conseil de la ville (François Gauthier) et une architecte coloriste a été engagée pour cette mission spécifique. Dix-huit mois de visites rue par rue, de diagnostics, d'analyses et de consultations des associations locales de sauvegarde du patrimoine ont débouché sur la réalisation d'une charte architecturale et paysagère : 450 maisons, villas ou résidences sont identifiées comme « éléments remarquables du bâti » et leurs détails prônés comme référents.
Regarder autrement
Le document est pédagogique : chaque terme, appuyé par des photos, fait l'objet d'une définition encyclopédique et de remarques destinées à faciliter la compréhension du « style arcachonnais ». Il inclut des préconisations sur l'architecture végétale, les matériaux du bâtiment et un schéma directeur de coloration comportant 108 couleurs. La méthode d'analyse invite les habitants à « rouvrir les yeux et regarder Arcachon autrement ». Plus facile ensuite pour les instructeurs des dossiers de déclarations de travaux ou de permis de construire de convaincre les propriétaires de faire réaliser des menuiseries à l'ancienne plutôt que d'acheter du « prêt-à-poser ».
Ceux qui suivront les recommandations de la charte pour ravaler leur façade pourront obtenir une aide financière, dont les critères sont à l'étude. La mairie va aussi demander au préfet l'autorisation de rendre obligatoire le ravalement décennal. Cette charte sera annexée à la délibération du conseil municipal approuvant la révision du PLU en juillet 2003.
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ARCACHON. Pour retrouver le style qui a fait les beaux jours de la station, 450 maisons, villas ou résidences ont été identifiées comme «éléments remarquables du bâti» et leurs détails consignés en une charte architecturale et paysagère. Elle servira de guide lors de nouvelles constructions ou de ravalements et sera annexée au PLU.
