Les constructeurs de maisons individuelles finiront-ils par obtenir gain de cause sur la question du prêt à taux zéro (PTZ) ? Alors que l’aide doit être supprimée dans les territoires détendus (B2 et C) au 1er janvier 2020, le gouvernement reste ouvert à de « nouvelles pistes » sur son avenir.
C’est ce qu’a révélé ce 23 octobre la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, devant le Sénat. « Avant une nouvelle décision sur le PTZ dans le neuf, le gouvernement a (...) souhaité prendre le temps de la réflexion et disposer d'analyses précises », a déclaré la ministre.
« Nous sommes en train de travailler avec Bercy, mais nous devrions parvenir à rétablir le prêt à taux zéro dans les zones détendues, sous certaines conditions », indique une source du ministère de la Cohésion des territoires au Moniteur.
Pour Grégory Monod, président de LCA-FFB, fédération qui représente les constructeurs de maisons individuelles et les promoteurs, « il est possible d’y avoir un signe positif. C’est un autre ministre que Julien Denormandie, en charge de la Ville et du Logement qui l’exprime. Cela prouve que nos discours ont trouvé un écho. »
Un PTZ tourné vers l’ancien
Les professionnels préfèrent toutefois rester prudents. « Il faut sortir du schéma binaire secteur tendu-neuf versus secteur détendu-rénovation », rappelle Grégory Monod. Une vision opposée à celle du ministère de la Cohésion des territoires pour qui une nouvelle version du PTZ pourrait être envisagée en cas de très lourds travaux de rénovation.
« Si l’on propose un prêt à taux zéro à haute dose pour les jeunes ménages, ils iront directement dans les campagnes pour y faire construire un pavillon, signale-t-on au ministère de la Cohésion des territoires. Or, nous devons maîtriser l’artificialisation des sols, et nous souhaitons revitaliser les villages. Nous devons donc, avec ce prêt à taux zéro, mobiliser les jeunes ménages sur la restauration de l’ancien. »
Reste une question sous-jacente : qui réalisera les travaux ? « Les bailleurs sociaux pourraient être mobilisés, tout comme l’Agence nationale des territoires », conclue-t-on au ministère.