Sur une distance de 8 km, entre les gares de Fort d'Issy-Vanves-Clamart et Villejuif-Louis-Aragon, le lot T 3Cd e la ligne 15 comprend la création de 13 ouvrages au droit du tunnel à creuser : cinq gares et huit puits techniques. Ces derniers sont destinés à la ventilation du tunnel, aux accès pompiers, aux réseaux électriques, à l'évacuation des eaux d'exhaure… Partie intégrante des travaux, leur réalisation induit d'importantes contraintes techniques et logistiques. Comme les autres, ce tronçon doit faire face à un contexte urbain très dense. Une difficulté qui se vérifie particulièrement à Arcueil-Cachan, où l'espace à l'est de l'actuelle voie du RER B a subi maints bouleversements sur une étroite parcelle : création d'un quai de 3 000 te t son ripage, mise en place des parois moulées, creusement sur 30 m de profondeur du puits d'entrée du tunnelier Amandine (en direction de l'est), création de l'imposante base logistique de réception des terres excavées… Même effervescence autour de la future gare Villejuif-Louis-Aragon : la voirie a été régulièrement déplacée -autour et à l'intérieur du chantier -avant d'être définitivement fixée.
Entre les deux infrastructures, l'un des chantiers les plus impressionnants est l'immense fosse cylindrique de la gare Villejuif-Institut-Gustave-Roussy. De 63 m de diamètre et d'une profondeur de 55 m, cet ouvrage assurera la correspondance entre les lignes 14 et 15. Un chantier qui suppose le passage successif de deux tunneliers : d'abord, celui de la ligne 15 sur un pont-quai au centre et au fond de ce volume ; puis, après le démontage partiel de ce franchissement, celui de la ligne 14. A terme, les quais devront mesurer 110 m de long, soit 47 m de plus que les 63 m d'envergure de la station. Afin de gagner du temps, les équipes réalisent ces excavations supplémentaires en utilisant des méthodes traditionnelles. Les compagnons pratiquent des percements qui vont s'avérer, au final, deux fois plus larges que ceux des tunneliers, qui creusent, eux, des galeries de 9,87 m de diamètre.
Autre point délicat : le passage de la rivière de la Bièvre entre Arcueil-Cachan et Villejuif. La construction du puits du square Général-de-Gaulle, à proximité, a été directement impacté par la présence du cours d'eau, qui impose la création d'un rideau par jet grouting -une injection de coulis dans le sol - face à la nappe phréatique. Ce chantier délicat est mené sur une emprise d'à peine plus de 50 m de côté.
86 zones à consolider. A l'ouest d'Arcueil-Cachan, depuis son accès au puits Parc-Robespierre, le second tunnelier, Ellen, a déjà parcouru 112 m. A l'arrêt depuis le 3 avril, il reprendra sa progression vers Fort d'Issy-Vanves-Clamart fin mai. Sur ce parcours de 3,9 km, il doit traverser un sous-sol fragilisé par de nombreuses carrières. Pour éviter les fontis, 86 zones seront traitées par des injections de mortier. Déjà 19 installations d'injection ont été mises en place. Pour les titulaires du lot, le groupement mené par Vinci Construction et Spie Batignolles, le défi quotidien est aussi logistique. Ainsi, à Arcueil-Cachan, l'espace de stockage se limite à 100 voussoirs ce qui permet, au rythme de 16 m de creusement par jour, de tenir moins de deux jours (il faut six voussoirs pour composer un anneau de 2 m de long, soit 56 pour 16 m).
Même limite pour les déblais. Par conséquent : le centre-ville est soumis à un trafic de 35 camions par jour pour l'approvisionnement en voussoirs et de 160 camions pour débarrasser le site des déblais. Les week-ends sont consacrés à la seule maintenance des équipements, ce qui offre un calme relatif aux riverains.




