Quelles mesures ont été mises en place pour soutenir les entreprises du BTP face à la crise ?
Le secteur du bâtiment a bénéficié de plusieurs dispositifs depuis le confinement : l’activité partielle, l’exonération ou le report de cotisations sociales qui peuvent être remboursées sur 36 mois, ou encore le fonds de solidarité qui a concerné 1,7 million d’entreprises. Nous avons aussi créé les prêts garantis par l’Etat avec un début de remboursement pouvant aller jusqu’à six ans après l'attribution. 600 000 sociétés l’ont utilisé, en majorité des TPE-PME (94%). Beaucoup n’aurait pas pu obtenir un prêt sans ce mécanisme.
Au total 120 Mds€, dont 10 Mds€ pour le secteur du BTP, ont été accordés, avec des prêts moyens de 140 000€. Toutes ces mesures ont été salvatrices pour beaucoup de sociétés. A ce jour, nous n’avons pas constaté des défaillances d’entreprises plus nombreuses que d’ordinaire. Il y a même plus de créations que d’habitude.
Certains promoteurs immobiliers affirment que le marché du logement est pénalisé par une forte chute des attributions de permis de construire et des autorisations administratives. Qu’en pensez-vous ?
Les services instructeurs peuvent être très longs et le confinement n’a pas arrangé ce problème. Mais le gouvernement a demandé aux préfets de déclencher ce qui était en attente et je suis favorable à une décomplexification du processus d’attribution des permis de construire. L’Etat, les régions et les collectivités territoriales ont créé des dispositifs pour faciliter le quotidien pendant le confinement, il faut les conserver.
Le gouvernement veut massifier la rénovation énergétique des bâtiments, allez-vous prendre des mesures supplémentaires en ce sens ?
La rénovation énergétique fait partie des priorités du plan de relance. Nous avons ainsi étendu le périmètre de MaPrimeRénov’ aux ménages avec des revenus plus importants et nous essayons de simplifier le mécanisme pour le consommateur. Il pourra désormais connaitre le montant de la prime et enclencher les travaux plus rapidement.
Nous avons également lancé un crédit d’impôt, pour un montant de 100 000 M€ pour les TPE et PME qui souhaiteraient faire des travaux de rénovation énergétique dans leurs locaux. Cela va ouvrir des perspectives positives en termes d’activité pour le BTP, c’est l’un des secteurs de notre pays qui a le plus d’avenir. J’invite les sociétés à se saisir de ces opportunités et à remplir leur carnet de commandes.
Cependant, avec MaPrimeRénov’ les travaux doivent être réalisés par une entreprise labellisée RGE et elles ne sont que 45 000. C'est pourquoi nous envisageons également d’ouvrir le dispositif MaPrimeRenov’ à des entreprises non labellisées RGE.