Les derniers défis du bois en construction

Matériau -

CLT, lamibois, lamellé-collé : le bois évolue. S’il offre déjà des réponses en matière de sécurité incendie, il doit encore s’améliorer en acoustique.

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
PHOTO - 894589.BR.jpg

Deux tours en bois seront bientôt construites à Bordeaux pour le compte de l’établissement public Euratlantique. La plus haute culminera à 57 m, l’autre atteindra 50 m. Elles ne sont pas encore sorties de terre, mais le symbole est déjà là. Il illustre les progrès accomplis par les bois d’ingénierie ces dernières années, en particulier le CLT, le LVL et le lamellé-collé. Rappelons que le CLT (bois lamellé-croisé en français) est un panneau structurel composé de lames contrecollées-croisées en plis multiples. Le LVL, aussi appelé lamibois, désigne un bois reconstitué à partir de placages minces, dont les fibres sont orientées dans la même direction. Il est découpé pour former poutres porteuses, poteaux ou panneaux. Enfin, le lamellé-collé s’obtient par collage de plusieurs lamelles de bois, dont le fil est essentiellement parallèle.

Si les tours en bois boostent ces solutions, elles ne constituent pas l’essentiel du marché. « Et la filière doit encore lever des freins techniques et réglementaires ou les faire évoluer quand les textes ont été écrits pour d’autres matériaux, béton en tête », estime Michel Perrin, directeur technique chez Arbonis. Des progrès notables ont été réalisés grâce au premier Plan bois construction (2009-2014). Il a notamment permis de déterminer des solutions de parois à ossatures bois avec bardages bois afin de maîtriser la propagation du feu en façade. Mais les travaux ne sont pas finis, d’où le deuxième Plan bois construction, lancé fin 2015. Parmi les enjeux importants, on trouve l’isolation acoustique des logements collectifs. Le programme Acoubois a permis l’intégration de solutions constructives dans le référentiel Cerqual Qualitel, mais il reste encore à faire évoluer la normalisation européenne.

Des techniques adaptées.

En attendant, les industriels trouvent des solutions ad hoc. Stora Enso adapte ses panneaux de CLT en fonction des attentes. L’isolation des planchers bois passe ainsi soit par un système de double chape, dans le cas où le plafond doit rester apparent, soit par un système de plaques de plâtre qui dissimulent l’isolant dans le plénum. L’épaisseur, variable en fonction de la portée, est comprise entre 35 et 40 cm. L’autre point important à régler concerne l’intégration des produits du clos-couvert, tels que les menuiseries ou les façades, « des sujets sources de litiges », souligne Renaud Blondeau-Pâtissier, directeur ingénierie et recherche chez Woodeum. Le promoteur immobilier a obtenu une Atex de type A pour un enduit mince sur laine de roche qui laisse transiter la vapeur d’eau. Et il travaille sur les menuiseries avec un seul objectif : disposer d’un catalogue de solutions compatibles avec des structures bois sans surcoût et techniquement irréprochables.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires