Ces derniers jours, les foncières cotées en bourse se sont livrées au rituel de la présentation de leurs résultats trimestriels. Leurs performances sont inégales.
Covivio croît en Europe
Sur le segment de l’immobilier de bureaux, Covivio se porte bien avec un chiffre d’affaires de 166 millions au premier trimestre 2019, en augmentation de 13,5 %.
L’ex-Foncière des Régions profite "de la forte dynamique d'investissement de l'année 2018", marquée notamment par l’acquisition, pour un milliard d’euros, d’un portefeuille d’hôtels haut de gamme au Royaume-Uni.
Covivio tire également ces bons résultats de l’Allemagne, où il est actif dans le logement, notamment à Berlin, où il compte concentrer son portefeuille résidentiel, dans un contexte général de flambée des loyers dans la capitale allemande.
Gecina et Icade recentrent leur stratégie
Gecina, qui centre désormais sa stratégie sur le tertiaire à Paris et alentours, a pour sa part vu ses revenus bruts, équivalent du chiffre d’affaires, décliner de 2,9 %, à 178,5 millions d’euros. Ce recul s'explique notamment par "les effets de cessions de sites cédés en 2018", détaille le groupe.
Ces cessions ont particulièrement touché les sites hors région parisienne détenus par Eurosic, dont le rachat par Gecina est effectif depuis 2017
Le changement de stratégie opéré par Icade pèse sur ces résultats. La foncière, qui axe désormais son développement sur la santé, notamment à l'international, après avoir vendu en 2018 pour 500 millions d’euros de bureaux, a publié un chiffre d'affaires consolidé en baisse de 16,6% (-17% à périmètre constant) pour le premier trimestre 2019, à 302,1 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires d'Unibail-Rodamco-Westfield bondit de 45%
Côté commerces, Unibail-Rodamco-Wesfield (URW), première foncière basée en France et spécialiste des centres commerciaux, a dégagé 777,4 millions d'euros de revenus, soit un bond de 45,1% par rapport à la même époque de 2018. Cette forte croissance est principalement due à l'acquisition, courant 2018, de Westfield, concurrente basée en Australie et implantée aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, pour un montant d’une vingtaine de milliards d’euros.
L'opération, l'une des plus importantes effectuées ces dernières années par un groupe du CAC 40, a fait augmenter de moitié le patrimoine du groupe et l'a fait passer à un statut mondial alors que ses centres étaient déjà présents à travers l'Europe.
Logiquement, elle fait aussi gonfler ses comptes avec quelque 140 millions d'euros de loyers américains et britanniques qui n'étaient pas là un an plus tôt.
Si l'opération a cet effet positif immédiat, le groupe a prévenu qu'elle affecterait à moyen terme sa performance, puisqu'il prévoit six milliards d'euros de cessions pour équilibrer son portefeuille et donc un grand nombre de loyers en moins.
Pour l'heure, il est environ à la moitié de cet objectif depuis l'annonce récente de la vente d'un gros immeuble de bureaux, la tour Majunga à la Défense. Cette opération à 850 millions d'euros n'est pas encore intégrée dans ses comptes.
Klépierre en léger recul
La foncière française Klépierre a enregistré au premier trimestre un chiffre d'affaires en léger recul de 0,2% à 330,7 millions d'euros, tandis que les revenus locatifs nets tirés de l'exploitation de ses centres commerciaux à travers l'Europe progressent de 1,6% à 265,2 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires des commerçants a lui augmenté de 0,3% à périmètre constant par rapport à la même période en 2018 et l'activité locative a été soutenue, avec 403 baux signés au premier trimestre, soit 7,7 millions de loyers minima garantis additionnels.
Malgré la crise des gilets jaunes, le duo France-Belgique ainsi que la Péninsule ibérique, se défendent nettement mieux que la Scandinavie, l'Italie ou l'Allemagne en ce qui concerne l'activité générale du groupe ainsi que le chiffre d'affaires des commerçants.