Cinquante personnes occupent mardi à Bobigny le siège d'un aménageur foncier pour protester contre les menaces d'expulsions pesant sur des dizaines de familles squattant des logements sociaux à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), à l'appel du Collectif des Mal-logés en colère, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les manifestants, dont beaucoup de mères avec leurs enfants, ont pris possession peu après 11H00 du 4e étage de l'immeuble administratif situé 2 rue Pablo Picasso, occupant l'accueil, les couloirs et les bureaux de la direction de la Sodedat.
Le conseil d'administration de cet aménageur spécialisé dans la construction de collèges étant présidé par Jean-Jacques Karman, maire-adjoint d'Aubervilliers, les Mal-logés en colère ont décidé d'occuper ses bureaux, espérant ainsi "pousser la mairie à négocier l'abandon des expulsions". M. Karman s'est rendu sur place, proposant une rencontre vendredi.
Le collectif exige que cette réunion se déroule en présence du responsable de l'office HLM d'Aubervilliers, qui se refuse depuis des mois à reloger les squatteurs.
"Aucune négociation n'est envisageable concernant les occupations illégales" et "aucun relogement après expulsion n'aura lieu de la part de l'OPHLM", assurait, il y a une semaine dans un communiqué, Gérard Del-Monte, président de l'OPHLM.
Selon le collectif, une grande partie des logements squattés, notamment dans le quartier de la Maladrerie, "étaient vides depuis plusieurs mois".
L'office HLM d'Aubervilliers répond que les 98 logements squattés sur la ville étaient "attribués, en cours d'attribution ou en programmation de travaux". "Ils étaient destinés à des familles d'Aubervilliers en attente, souvent depuis longtemps d'un logement décent", selon M. Del-Monte.
L'OPHLM gère 7.700 des 12.000 logements sociaux de la ville, où 3.800 familles sont sur liste d'attente.