Bravant les averses et le froid, les Nancéiens ont fait la queue ce week-end, parfois plusieurs heures, pour s'arracher les vieux pavés de la place Stanislas vendus 1 euro par la mairie au profit d'organisations humanitaires.
"C'est un succès fou. Nous en avons vendu 18.000 le week-end dernier et nous dépasserons sans doute ce chiffre ce week-end ainsi que les 17 et 18", au cours des trois séances de vente au profit de l'Association française contre les myopathies à l'occasion du Téléthon, de l'Unicef et de Médecins du Monde, affirme Florence, en charge de l'équipe de vente de la mairie.
Derrière un stand, devant la cathédrale, les bénévoles de la municipalité emballent les blocs de granit à la chaîne, accompagnés d'un certificat d'authenticité. Ces pavés pourtant bien ordinaires datent de 1958 et ont été déchaussés au printemps dernier, lors de la réfection de la célèbre place du XVIIIe siècle.
"On en a 300.000 en stock, autant que le nombre d'habitants de l'agglomération du Grand Nancy", affirme un agent municipal.
Un premier chèque de 10.000 euros du produit de la vente a été remis lors du Téléthon vendredi soir.
De l'étudiant au retraité, les Nancéiens viennent en famille et n'hésitent à repartir avec une dizaine -le maximum autorisé par personne- de ces pavés de granit de 10 cm de côté et de 2,5 kg en moyenne.
"J'emporte avoir moi un petit morceau de notre patrimoine, un souvenir de notre place Stanislas. En plus c'est pour une bonne action", affirme Régine qui en a pris une dizaine pour les offrir à Noël.
Beaucoup disent venir "en service commandé" pour des enfants éloignés de Nancy et basés qui à Perpignan, qui à Mulhouse ou même en Suisse. "J'en prends en mémoire des défilés de mai 1968 sur la place Stanislas", plaisante une enseignante à la retraite.
"Les gens sont d'une patience incroyable par amour pour leur place", constate Isabelle dans la file d'attente.
La mairie a même reçu des coups de fils de l'étranger, d'anciens Nancéiens installés au Canada ou à la Réunion qui aimeraient recevoir un pavé-souvenir. "Cela paraît difficile d'envoyer par la poste à l'autre bout du monde un pavé valant 1 euro mais pesant 2 à 3 kilos ", confiait en souriant Sophie Mayeux, conseillère municipale chargée d'honorer les achats d'entreprises.
Car certaines sociétés ont décidé d'acquérir 100 à 200
AFP