A deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) poursuit sa croisade en faveur du logement pour faire entendre sa voix. En décembre 2016, déjà, elle proposait 15 mesures à « adopter d’urgence », parmi lesquelles la suppression de l’encadrement des loyers et l'exonération de taxe foncière pendant cinq ans. L’Union récidive en dévoilant ce mardi sept nouvelles propositions pour stimuler le secteur de la construction et favoriser l'accession à la propriété. Le Moniteur en a sélectionné trois qui intéressent particulièrement le bâtiment.
C’est l’une des mesures-phares de l’UNPI : faire disparaître le permis de construire dans les zones urbaines, pour doper la construction et, donc, diminuer le prix des terrains à bâtir. « Beaucoup de permis font l’objet de recours et peuvent mettre deux ans pour être validé. C’est trop long », juge Jean Perrin, le président de l’UNPI. Tout en voulant conserver les règles fondamentales établies par les collectivités (hauteur maximale, alignement...), l’association souhaite limiter les obstacles administratifs. Les promoteurs pourraient donc lancer leurs programmes sans restriction a priori.
La sanction s’exercerait, s'il y a lieu, après le dernier coup de peinture. « La certitude de la punition, en cas de construction illicite, inciterait les constructeurs à respecter les règles. Ils ne pourraient ni louer ni vendre leur immeuble, et devraient même le démolir », assure Jean Perrin.
La mesure favoriserait la transition énergétique des habitations. L’UNPI propose de créer un "plan d’épargne reconstruction / rénovation", sur le modèle déjà existant de l’épargne-logement." Nous nous apercevons que dans certains immeubles, il sera impossible de rénover parce que cela coûtera trop cher ", estime Jean Perrin.
L’association propose le système suivant : le bailleur épargne les loyers perçus et profite d’un dispositif incitatif qui l’exonère de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) et de la taxe foncière. Une fois réunie la somme nécessaire, il peut obtenir un prêt à taux bonifié et entreprendre des opérations de rénovation lourdes, comme la réfection intégrale d’un immeuble ancien ou, encore, la reconstruction d’un logement neuf après la démolition d’un bâti existant.
L’UNPI préconise également la mise en place de « l’habitat essentiel ». En clair, « nous voulons réaliser des constructions qui soient réduites au minimum, c’est-à-dire sans les contraintes techniques qui peuvent y être associées », annonce Jean Perrin. L’association veut par exemple restreindre les règles qui sont à l’origine de l’augmentation des prix de construction, comme les normes accessibilité. « N’y a-t-il pas des immeubles où nous pourrions nous dispenser d’installer un ascenseur ? Il faudrait donner le choix à ceux qui n’en ont pas besoin de ne pas leur imposer ce type de dépenses », défend le président de l’association. Selon l’UNPI, une partie de la clientèle est disposée à se contenter d’un habitat avec un nombre limité de services annexes, pour bénéficier d’un tarif global plus faible. L’objectif pour l’association étant « de fournir des logements à moins de 1000 euros le m² », pour « permettre à tous de se loger ».
Malgré ces ambitions affichées, l’union nationale des propriétaires immobiliers se refuse à estimer le coût de ces trois mesures. « C’est le devoir de l’Etat de chiffrer ces dépenses », estime Jean Perrin. A bon entendeur.