Après Verrières-le-Buisson, d’où elle couvre la région parisienne, la société Protect’O vient d’ouvrir une seconde agence à Nantes, chargée d’irriguer l’ouest de la France. Un signe manifeste du développement de cette entreprise boostée par le Grenelle de l’environnement, et qui intéresse de plus en plus les investisseurs. Cet engouement s’explique par le caractère innovant, voire unique, de Protect’O, comme en témoigne le brevet qu’elle a déposé au niveau international sans rencontrer d’obstacles.
Une cage en Inox
Le concept de cette jeune société repose pourtant sur une idée toute simple : protéger l’eau stockée dans les châteaux d’eau contre toute intrusion, accidentelle ou malveillante. Une cage en Inox permet de sécuriser l’accès à la cuve, à l’heure où ces ouvrages deviennent de plus en plus fréquentés, notamment par les antennistes. « La réflexion est née au cours des sessions de l’Institut des hautes études de défense nationale où je suis auditeur, explique Lionel Carpentier, 41 ans. Suite aux attentats du 11-Septembre et à la mise en place de Vigipirate, un recensement avait été fait de tous les sites exposés aux attaques terroristes. »
Celui qui est alors directeur commercial chez Matra Communication, après avoir occupé des fonctions analogues chez Deltronic, se lance dans une étude de marché qui montre l’inépuisable potentiel des 20 000 châteaux d’eau français. Mis au point par un ingénieur, le prototype est installé en 2005 dans celui du camp militaire de Sourdun. A ce jour, Protect’O a équipé une quinzaine d’ouvrages, en particulier dans la Manche, premier département à lui avoir passé une commande globale. « Notre dispositif est modulable et adaptable à n’importe quel château d’eau, souligne Lionel Carpentier. Il ne nécessite aucun percement, et les pièces se hissent facilement par le trou d’homme. »
La R & D de Protect’O planche en ce moment sur des matériaux composites « plus légers, plus résistants et moins chers » que l’Inox, au besoin transparents ou translucides, tels les polycarbonates. Le système s’ouvre et se ferme par des moyens mécaniques, mais peut embarquer de l’électronique pour la télésurveillance, la télémaintenance, l’éclairage… Protect’O envisage aussi d’étendre son invention aux bornes et aux bouches d’incendie.